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l'embouch. de la Vistule, le même que les Wendes. V. ce nom. — Il y eut aussi des Venèdes dans le sud du Norique: c'étaient des Wendes qui, après avoir prit part aux grandes invasions des Ve et VIe s., furent, vers 610, refoulés au loin par la marche des Avares vers l'O. ; leur pays a depuis été la Carnie (Carniole et S. de la Carinthie), qu'au moyen âge on nommait Marche des Vénèdes. Ce sont encore des Venèdes qui peuplèrent la Vénétie. V. VENÈTES et VÉNÉTIE.

VÉNÉDIQUE (golfe), auj. le Golfe de Dantzick.

VÉNÈLES, Veneli, peuple de la Gaule (Lyonnaise 2e), à l'O., avaient pour villes principales Constantia (Coutances) et Crociatonum (Valognes).

VENER (Lac), grand lac de Suède (Gothie et Suède propre), entre les lans de Carlstad, Elfsborg et Skaraborg : 145 kil. sur 75. Il s'écoule dans le Cattégat par le Gœta-Elf et communique avec le lac Vetter par le canal de Trolhatta, ouvert en 1844. — Au S. O. du lac est la ville de Venersborg, ch.-l. de l'Elfsborg.

VENERONI (Jean VIGNERON, dit), natif de Verdun, italianisa son nom, vint à Paris, se fit passer pour Florentin, eut de grands succès comme maître d'italien, et devint secrétaire interprète du roi. Il publia un Dictionnaire italien-français et français-italien (1708), et une Grammaire italienne (1710), qui ont longtemps été classiques.

VÉNÈTES, peuple slave d'origine, qui donna son nom à la Vénétie. — Peuple de la Gaule (Lyonnaise 3e), au S. O., avait pour ch.-l. Veneti, d'abord Dariorigum, auj. Vannes. — Les Venèdes de la Baltique, les Vénètes de l'Italie, de la Gaule, de la Paphlagonie semblent avoir été des peuplades de même origine, toutes appartenant à la race wende.

VÉNÉTIE, Venetia, contrée de l'anc. Italie, au N. E. de la Gaule Cisalpine et au N. du Padus, entre l'Ollius (l'Oglio) et l'Adriatique, devait son nom à des Wendes qui étaient venus s'y établir. Aquilée, Patavium, Vérone, Vicence en étaient les villes principales. A la Vénétie on ajoutait ordinairement l'Istrie; ces deux pays, réunis sous le titre de Venetia cum Istris, formèrent sous l'empire romain une province de la préfecture d'Italie, dans le diocèse d'Italie propre. — Dans les temps modernes, la Vénétie a passé par divers gouvernements : d'abord gouvernée par les doges (jusqu'en 1797), elle fit successivement partie de l'empire d'Autriche (1797-1805), puis du roy. d'Italie (1805-14), retomba sous les Autrichiens (1814-66), et fut enfin réunie au roy. d'Italie en 1866. V. VENISE (État de) et VENISE (gouvernement de).

VENETTE (Jean de), romancier et chroniqueur, né vers 1307 près Compiègne, m. en 1369, était prieur du couvent du Carmel à Paris. On lui doit la 2e continuation de la Chronique de Guill. de Nangis, de 1348 à 1368 (dans le Spicilegium de d'Achéry), et le poëme des Trois Maries.

VENETTE (Nicolas), médecin (1632-98), professeur d'anatomie et de chirurgie à La Rochelle, a donné un bon Traité du scorbut (1671) ; mais est plus connu par un Tableau de l'amour conjugal, qui n'est qu'un livre obscène et un roman médical.

VENEUR (Grand), grand officier de la Couronne. V. VENEUR dans notre Dict. univ. des Sciences.

VÉNÉZUÉLA (République de), État de l'Amérique du Sud, borné au N. par le mer des Antilles, à l'E. par l'Atlantique et la Guyane anglaise, au S. par le Brésil, à l'O. par les République de la Nouv. Grenade et de l’Équateur : 1 115 000 k. carr.; env. 1 600 000 hab. (dont seulement 450 000 blancs, les autres Indiens, Noirs et Métis); capit., Caracas. Le pays, divisé d'abord en 4 grands départements (Venezuela, Zulia, Orénoque, Maturin), forme auj. 13 prov. : Maracaïbo, ch.-l. Maracaïbo; Coro, ch.-l. Coro: Truxillo, ch.-l. Truxillo; Mérida, ch.-l. Mérida; Varinas, ch.-l. Varinas; Apure, ch.-l. Achagua; Guyane, ch.-l. Angostura; Cumana, ch.-l. Cumana; Barcelone, ch.-l. Barcelone; Margarita (île), ch.-l. Margarita; Caracas, ch.-l. Caracas; Carabobo, ch.-l. Valencia; Barquisimeto, ch.-l. Barquisimeto. A l'E. et au N., chaîne de montagnes peu élevées; à l'O. et au S., immenses plaines et grands fleuves (l'Amazone, qui forme limite au S., et l'Orénoque, dont presque tout le cours est compris dans la république, avec leurs nombreux affluents). Climat varié, très-chaud dans les plaines, délicieux dans les vallées, froid dans les montagnes. Sol très-fertile (denrées équatoriales, caféyer, cacaotier, cotonnier; plantes médicinales et tinctoriales, salsepareille, aloès, indigo, etc.). Immenses espaces presque sans culture, dans lesquels errent quelques peuplades indigènes et de nombreux troupeaux de moutons et de gros bétail. Peu d'industrie et de commerce; on exporte beaucoup de peaux de bœuf. — Le Venezuela, dont le nom veut dire Petite-Venise, fut ainsi appelé par les Espagnols à cause de la ressemblance qu'ils trouvèrent entre plusieurs villes indiennes situées sur le lac de Maracaïbo, et celle de Venise bâtie sur des lagunes. Il formait jadis, sous la domination de l'Espagne, la moitié occidentale de la capitainerie générale de Caracas. Indépendant dès 1811, il fit de 1819 à 1831 partie de la république de Colombie qui, à cette dernière époque, se scinda en trois États distincts. Le Venezuela forma dès lors un État indépendant. D'après la constitution de 1858, le pouvoir suprême appartient à un Congrès, composé d'un sénat et d'une chambre de représentants; le pouvoir exécutif à un président, élu pour 4 ans. La majorité des habitante est catholique : il y a un archevêque à Caracas, et des évêques à Mérida et à Angostura. Caracas et Mérida ont chacune une université.

VÉNÉZUÉLA (Golfe de). V. MARACAÏBO.

VENGEUR (le), vaisseau. V. VILLARET et HOWE.

VENISE, Venetia en latin, Venezia en italien, v. et port du roy. d'Italie, ch.-l. de la prov. de Venise, au fond de l'Adriatique; 130 000 h; Patriarche catholique, archevêque arménien, évêque grec. Port franc (depuis 1829). Bâtie sur pilotis au milieu des lagunes, Venise se compose d'un groupa de 70 petites îles (Malamocco, Torcello, Murano, Mazorbo, San-Lazzaro, Giudeco, San-Giorgio, etc.), liées les unes aux autres par 329 ponts; elle semblé sortir des eaux et offre un aspect unique : 9000 gondoles parcourent les nombreux canaux que ces îles laissent entre elles; la ville est partagée en deux parties inégales par le Canal Grande. On y remarque la magnifique place St-Marc, qui est le point central, celles de St-Étienne, St-Paul, St-Jean-Paul, Ste-Marie de Fornoue. Les rues sont très-étroites, mais bien pavées en dalles. Parmi les nombreux monuments de Venise, on cite la basilique de St-Marc, remarquable par ses coupoles et ses 500 colonnes de marbre, que surmontent les chevaux apportés jadis de Constantinople ; les églises des Déchaux, des Jésuites, du Salut, de St-George, du Rédempteur, des Frères, de St-Jean-Paul, du St-Sauveur; le ci-devant Palais ducal, orné d'une foule de tableaux et de statues des plus grands maîtres, et où l'on voit encore les plombs et les puits, anciennes prisons d'État; les palais Grassi, Grimani, Balbi, Rezzonico; le pont des Soupirs, le pont de Rialto, d'une seule arche de 28m d'ouverture; la promenade de la Piazzetta, le quai des Esclavons, le Jardin public, à l'extrémité E.; sept théâtres, entre autres celui de la Fenice, un des plus beaux de l'Italie, l'arsenal, le chemin de fer, qui va de Venise à Milan. Lycée, séminaire de la Salute, collége delle Salesiane (pour les jeunes filles), école de navigation, des cadets de marine, des beaux-arts. Académie des beaux-arts, athénée, riche bibliothèque de St-Marc, précieuse surtout par ses manuscrits. L'industrie et le commerce, auj. bien déchus, consistent surtout en verroterie, os d'animaux, bois de construction, laines, soies grèges et ouvrées, thériaque, savon, chapeaux de paille, rosolio, pianos. Pêche fort active de sardines et d'huîtres. — Venise doit son ori-