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dié à Henri IV, où l'on a voulu, bien à tort, trouver le type de la Henriade de Voltaire. On a encore de lui : Silvæ regiæ, 1623; Charitum libri III, 1660. Ses poésies sont pleines d'élégance et de facilité.

VIATKA, jadis Klinov., v. de Russie, ch.-l. du gouvt de son nom, au confluent de la Viatka et de la Klinovka, à 1460 kil. S. E. de St-Pétersbourg; 12 000 h. Archevêché, cour d'appel, séminaire, gymnase. Murs flanqués de tours, belle cathédrale, avec un riche sanctuaire. Commerce assez actif. C'est une des plus anciennes villes de la Russie : des Novogorodiens s'y établirent en 1181 et l'agrandirent. Longtemps elle fut une république vassale de celle de Novogorod ; Ivan III la soumit en même temps que Novogorod. Les Tartares l'avaient prise et pillée en 1391. — Le gouvt de Viatka, entre ceux de Vologda au N., de Kostroma à l'O., de Kazan au S., de Perm à l'E. a 520 kil. de l'E. à l'O. sur 450 et 1 825 000 h. Climat très-froid au N., plus doux au S. Grains, légumes, chanvre; belles forêts. Élève du bétail, riche pêche. Fer, cuivre, houille. Assez d'industrie.

VIAU (Théophile), poëte. V. THÉOPHILE.

VIAZMA, v. de Russie (Smolensk), sur la Viazma (affluent du Dniepr), à 160 kil. E. N. E. de Smolensk; 12 000 hab. Lin, chanvre, grains; pain d'épice renommé. — Viazma était l'apanage des princes de Smolensk. Il y fut signé en 1634 un traité entre Ladislas, roi de Pologne, et le czar Michel Romanov, par lequel ce dernier renonçait à toute prétention sur la Pologne, l'Esthonie, la Livonie et la Courlande.

VIBIUS (C.) GALLUS, empereur. V. GALLUS.

VIBIUS SEQUESTER, géographe latin qu'on suppose avoir vécu entre le Ve et le VIIe s., n'est connu que par un opuscule intitulé De Fluminibus, fontibus, lacubus.... quorum apud poetas fit mentio, dont la meilleure édition est celle d'Oberlin, Strasbourg, 1778 : c'est une espèce de dictionnaire géographique pour aider à l'intelligence des poëtes.

VIBORG ou WIBORG, ville de Russie (Finlande), ch.-l. du gouvt de Viborg, sur une baie du golfe de Finlande, à 140 kil. N. O. de St-Pétersbourg; 6000 h. Place forte, défendue par une citadelle et par une muraille de rochers ; château, arsenal, magasins militaires. Cette ville est l'entrepôt d'une partie de la Finlande. — Fondée en 1118 par les Suédois, Viborg fut fortifiée en 1293 par Torkel Knutson, régent de Suède ; elle devint la capitale de la Carélie. Les Russes y battirent les Suédois en 1556; un traité y fut conclu entre les deux peuples en 1609. Prise en 1710, sous Pierre le Grand, par l'amiral russe Apraxin, elle fut définitivement laissée aux Russes par la paix de Nystad (1721). — Le gouvt de Viborg, entre ceux de Kouopio au N., de Kymmenegard à l'O., d'Olonèje à l'E., de St-Pétersbourg au S. E. et le golfe de Finlande au S., a 400 kil. sur 220, et 280 000 hab. Montagnes au N. E.; plusieurs lacs, entre autres ceux de Saïma et de Ladoga; riv. principale, la Kymmène.

VIBORG, v. du Danemark (Jutland), ch.-l. de diocèse, presque au centre, sur le lac de Viborg, à 400 k. N. O. de Copenhague; 6000 hab. Évêché luthérien. On suppose que cette ville est l'anc. capitale des Cimbres du Jutland.

VIBRAYE, ch.-l. de c. (Sarthe), sur la Braye et près de la forêt de son nom, à 17 k. N. de St-Calais; 2939 hab. Forges, poteries.

VIC, VIC-SUR-SEILLE, ch.-l. de c. (Meurthe-et-Moselle) , sur la Seille, à 6 kil. S. E. de Château-Salins; 2398 h. Trib. de 1re inst., conservat. d'hypothèques. Vieux chât. Immense mine de sel gemme; plâtre. — Cette ville était jadis un des séjours des rois d'Austrasie et devint la capitale du pays Saunois (ainsi nommé de la quantité de sel qu'on en tirait). Elle fut ruinée par le comte de Bar en 1255. Un traité de paix y fut conclu en 1632 entre Louis XIII et le duc de Lorraine, Charles III.

VIC-DESSOS, ch.-l. de c. (Ariége), sur le Vic-Dessos (affluent de l'Ariége), à 31 kil. S. S. O. de Poix; 947 hab. Aux env., riches mines de fer; forges.

VIC-EN-BIGORRE, ch.-l. de c. (Htes-Pyrénées), à 17 kil. N. de Tarbes; 3725 hab. Chaux, briques, taillanderie, tannerie, vins. Restes d'un château fort.

VIC-FEZENSAC, ch.-l. de c. (Gers), sur la Losse, à 28 kil. N. O. d'Auch; 4206 hab. Eau-de-vie, merrains, châtaignes, etc. Anc. ch.-l. du comté de Fezensac

VIC-LE-COMTE, ch.-l. de c. (Puy-de-Dôme), sur l'Allier, à 18 kil. S. E. de Clermont; 2926 hab. Station. Anc. résidence des comtes d'Auvergne.

VIC-SUR-AISNE, ch.-l. de c. (Aisne), à 20 kil. O. de Soissons; 972 hab. Anc. place forte.

VIC-SUR-CÈRE ou VIC-EN-CARLADÈS, ch.-l. de c. (Cantal), sur la Cère, à 16 kil. N. E. d'Aurillac; 1789 hab. Eaux minérales acidulés. Commerce de bétail, toiles. Patrie de L. de Boissy, poëte dramatique. Anc. capit. du Carladès. — V. VICH.

VIC (Dominique de), vicomte d'Ermenonville, fut un des serviteurs les plus dévoués de Henri IV. Ne pouvant servir par suite d'une blessure qu'il avait-reçue à la jambe (1586), et dont le traitement menaçait d'être long, il se fit amputer et rejoignit l'armée de Henri ; il se couvrit de gloire à Ivry et contribua à la prise de Paris. Henri IV lui donna successivement le gouvernement de St-Denis (1591), de la Bastille, de Calais, le nomma vice-amiral (1602), puis ambassadeur en Suisse (1604). Passant après la mort du roi dans la rue de la Ferronnerie, où ce prince avait été assassiné, Vic fut saisi d'une douleur si vive qu'il en mourut le lendemain (1610).

VICAIRE, Vicarius, nom donné dans l'empire romain depuis le IVe s. au gouverneur d'un diocèse : le vicaire était subordonné au préfet; ainsi, par ex., le préfet d'Orient avait sous lui 4 vicaires : celui d'Orient (proprement dit), ceux d’Égypte, d'Asie, de Pont. A la mort des empereurs d'Allemagne, les fonctions impériales étaient exercées par intérim par deux vicaires impériaux. L'empereur déléguait aussi parfois son autorité à des vicaires impériaux dans le pays où il ne résidait pas, comme l'Italie, le roy. d'Arles, le Piémont. — Pour les Vicaires ecclésiastiques, V. notre Dict. univ. des Sciences.

VICENCE, Vicentia en latin, Vicenza en italien, v. de Vénétie, ch.-l. de la prov. de Vicence, sur le Bacchiglione, à 75 kil. O. de Venise; 36 000 h. Évêché, trib. de 1re inst., lycée, séminaire. Très-bel aspect; belle place du palais public (hôtel de ville), église des Dominicains et de la Grâce, Vieux palais, théâtre olympique (chef-d'œuvre de Palladio), palais Prefettizio, Chiericati, Barbarato, Tiene, Nievi, Coldogno, etc.; arc de triomphe du Champ de Mars. Chemin de fer. Académie d'agriculture, bibliothèque, jardin botanique. Soieries, draps, chapeaux, faïences, porcelaine, pompe à feu. Pacius, le Trissin, Scamozzi et Palladio naquirent à Vicence. — Cette ville remonte au temps des Rasena; les Sénonais l'agrandirent en 392 av. J.-C.; Alaric(401), Attila (452), la ravagèrent. Sous les Lombards, elle fut ch.-l. d'un duché; au XIIe s. elle devint une des républiques de la Hte-Italie. Elle prit part aux deux ligues lombardes ; Frédéric II la saccagea en 1236. Elle eut ensuite à subir la tyrannie des Romano, obéit quelque temps aux della Scala, devint, ainsi que tout le Vicentin, province vénitienne en 1404, fut occupée 8 ans par l'emp. Maximilien (1509-1516), mais rendue à Venise après la paix de Noyon. Elle fut envahie par les Français en 1796 : après cinq années d'incertitude et quatre ans de domination autrichienne, elle fut annexée au roy. d'Italie (1805), où elle figura comme ch.-l. du dép. du Bacchiglione. En 1815, elle fut attribuée à l'Autriche avec la Vénétie. Elle a été rendue à l'Italie en 1866. — La province de Vicence, entre celles de Bellune, Trévise, Padoue, Vérone, et le Tyrol au N., a env. 140 k. sur 52 et 335 000 hab. Au N., montagnes, ailleurs belles plaines. Climat délicieux, air renommé pour sa salubrité, sol fertile : le Vicentin est le jardin de l'Italie. Riz, vin, chanvre, mûriers, vers à soie. Argent, fer, marbre sources thermales, traces de volcans.