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ramenant les artistes au bon goût : c’est à son école que se formèrent Lebrun, Lesueur, Mignard, Dufresnoy. Ses chefs-d’œuvre sont une Salutation angélique et une Présentation au temple (au musée du Louvre). Vouet était jaloux de Poussin : il est un de ceux dont les mauvais procédés déterminèrent ce grand peintre à quitter la France.

VOUILLÉ ou VOUGLÉ, ch.-l. de c. (Vienne), sur l’Auzance, à 16 kil. O. N. O. de Poitiers ; 1670 hab. C’est là qu’on place la défaite d’Alaric par Clovis I (507).

VOUNEUIL, ch.-l. de c. (Vienne), sur la Vienne, à 12 kil. S. de Châtellerault ; 1447 hab.

VOURLA, nom moderne de Clazomènes.

VOUVRAY, ch.-l. de c. (Indre-et-Loire), sur la Cize, à 11 kil. E. de Tours ; 2438 hab. Station. Beau château de Moncontour. Bons vins blancs.

VOUZIERS, ch.-l. d’arr. (Ardennes), à 54 kil. S. de Mézières ; 3136 hab. Trib. de 1re inst. Usines à fer ; grains, osier ; vannerie fine, laine et lin.

VOVES, ch.-l. de c. (Eure-et-Loir), à 22 k. S. E. de Chartres ; 1514 hab. Bonneterie, chandelle, cire.

VOYER D’ARGENSON. V. ARGENSON.

VOYSIN (Daniel Franç.), chancelier de France, né en 1654 à Paris, m. en 1717, fut d’abord intendant du Hainaut, puis intendant de St-Cyr, et devint, grâce à la protection de Mme de Maintenon, membre du conseil d’État (1694), secrétaire d’État de la guerre (1709), quoiqu’il entendît fort peu les opérations militaires, et enfin chancelier (1714). C’est lui, dit-on, qui, par ordre de Mme de Maintenon, insinua à Louis XIV les dispositions testamentaires qu’il fit en faveur des princes légitimés ; on prétend que néanmoins, quelques jours avant la mort du roi, il révéla au duc d’Orléans le contenu du testament, puis proposa au parlement l’annulation de cet acte. Devenu régent, Philippe le récompensa en lui laissant les sceaux et en lui donnant entrée au conseil de régence. — La famille Voysin de Gartempe, honorablement connue dans la magistrature, est issue de la même souche que le chancelier.

VRATISLAS I régna sur la Bohême avec le titre de duc de 915 à 920, et fut le 1er duc chrétien. Il fut père de Vencelas I. II, 1er roi de Bohême, monta sur le trône en 1061. Il n’eut d’abord, comme ses prédécesseurs, que le titre de duc ; mais, ayant rendu service à l’empereur Henri IV, qu’il soutint contre Rodolphe, son compétiteur, il reçut de ce prince en récompense le titre de roi (1086), avec la main de sa fille Judith et la souveraineté de la Lusace. Il mourut en 1092.

VRIES (Gérard de), philosophe du XVIIe s., natif d’Utrecht, adopta les idées de Descartes, et publia pour les défendre divers écrits : De Deo divinisque perfectionibus, Utrecht, 1685 ; De R. Cartesii meditationibus a Gassendo impugnatis, 1691 ; De ideis verum innatis, 1695. On lui doit aussi une bonne Logique, et une savante dissertation De homœomeria Anaxagoræ, 1692. — On connaît encore Martin Gerritson de Vries, navigateur, qui fut chargé en 1643 par Van Diémen, gouverneur des Indes hollandaises, d’explorer les côtes du Japon et les Kouriles, et qui fit faire quelques pas à la géographie ; — et Jérôme de Vries, né en 1776 à Amsterdam, secrétaire d’État, auteur d’une Hist. de la poésie néerlandaise, 1810.

VSÉVOLOD, grand-prince de Russie, fils d’Iaroslav I, eut comme apanage la principauté de Péreiaslav, prit les armes contre son frère Isiaslav d’accord avec son autre frère Sviatoslav II, prince de Tchernigov, 1073, et mit ce dernier sur le trône ; fit la paix avec Isiaslav à la mort de Sviatoslav II, 1076, et lui succéda comme grand-prince à Kiev en 1078. Son règne fut de 15 ans. Il eut pour successeurs à Kiev son neveu Sviatopolk II, qui régna de 1093 à 1113 ; à Péreiaslav, son fils Vladimir II (Monomaque). II, un des fils d’Oleg, et petit-fils de Sviatoslav II, fut duc de Novogorod dès 1123, se fit proclamer grand-prince de Kiev en 1138, gouverna en tyran, selon les uns, en sage selon d’autres, et mourut en 1146. Il conquit les duchés de Minsk et de Polotsk et ramena à l’obéissance les Livoniens et les Esthoniens. III, grand-duc de Vladimir (1177-1212), était un des fils d’Iourié. Il vit ses États déchirés par des guerres civiles, et fit de Vladimir l’État dominant.

VUKOVAR, v. de l’Esclavonie civile, ch.-l. du comitat de Syrmie, à 33 kil. S. E. d’Eszek, au confluent de la Vuka et du Danube ; 6000 hab.

VULCAIN, Vulcanus, en grec Hephæstos, dieu du feu et des volcans, fils unique de Jupiter et de Junon. Comme il était laid et difforme, Jupiter, ou, selon d’autres, Junon, le précipita du ciel ; il tomba dans l’île de Lemnos, et resta boiteux de sa chute. Vulcain établit des forges dans les îles Lipari et sous l’Etna ; il y travaillait avec les Cyclopes à forger la foudre. Dans la guerre des Géants contre le ciel, il aida Jupiter à vaincre. C’est lui aussi qui ouvrit la tête de ce dieu d’un coup de hache pour en faire sortir Minerve et qui enchaîna Prométhée sur le Caucase. Malgré sa laideur, Vulcain prit Vénus pour épouse ; mais, comme cette déesse lui faisait de fréquentes infidélités, il s’en vengea en l’enfermant dans un filet ainsi que Mars, son amant, un jour qu’il l’avait surprise avec ce dieu, et l’exposa dans cet état à la risée des Immortels. On lui attribue mille ouvrages merveilleux : il construisit le palais du soleil et le trône de Jupiter, fabriqua les armes d’Achille, celles d’Énée, le sceptre d’Agamemnon, le collier d’Hermione, etc. On lui donne pour fils Céculus, Cacus, Cercyon, êtres malfaisants, qu’il eut d’Aglaïa, de Cabira et de quelques autres, et pour élève le célèbre Dédale. Son culte paraît originaire de l’Égypte, où ce dieu s’appelait Fta. Vulcain était surtout adoré en Sicile, en Égypte, à Athènes, à Rome ; Romulus lui avait élevé un temple hors des murs de la ville. On trouve une analogie remarquable entre le nom grec de Vulcain (Hephæstos) et celui de la déesse Vesta (Hestia, Festia), à laquelle le feu était aussi consacré. On a également remarqué la ressemblance du nom de Vulcain avec Tubal-Caïn, le 1er homme qui, ait travaillé le fer et l’airain. On le représente un marteau à la main et un bonnet conique sur la tête. On doit à Éméric David des recherches sur Vulcain, 1837.

VULCANIENNES ou ÉOLIENNES (îles), Vulcaniæ ou Æoliæ insulæ : ce sont auj. les îles Lipari.

VULCANO, île. V. VOLCANO.

VULCATIUS GALLICANUS, un des auteurs de l’Histoire Auguste, était sénateur. On n’a de lui qu’un fragment, qui traite de la révolte d’Avidius Cassius.

VULCI ou VOLCI, bg de l’anc. Étrurie, près et à l’E. de Cosa. Des fouines, exécutées de 1827 à 1830, y ont fait découvrir une importante nécropole et des milliers de vases peints. M. Noël des Vergers y a depuis découvert des fresques.

VULGATE (de vulgatus, rendu public), version latine de la Bible, seule reconnue comme canonique par le concile de Trente. Elle est l’œuvre de S. Jérôme, qui l’entreprit vers 384 d’après l’invitation du pape Damase, et la fit sur le texte original. Les papes ont fait faire depuis la découverte de l’imprimerie plusieurs éditions critiques de la Vulgate : les plus célèbres sont celle de Sixte-Quint, Rome, 1590 (bientôt après supprimée comme imparfaite) et celle de Clément VIII, Rome, 1592 et 93.

VULSINIES, Vulsinii, auj. Bolsena, v. d’Étrurie, sur le lac de son nom (auj. Lago di Bolsena), au N. de Tarquinies, était une des 12 lucumonies étrusques, et fut pendant longtemps le siège de la diète générale, qui s’y tenait dans le temple de Voltumna. Les Romains prirent Vulsinies en 294 av. J.-C. Les esclaves de cette ville s’étant révoltés en 265, les Romains vinrent les réduire.

VULTUR mons, montagne qui faisait partie des Apennins, séparait la Lucanie d’avec l’Apulie.

VULTURNE (le), Vulturnus, auj. le Volturno, riv. de la Campanie, naissait dans le Samnium près de Bovianum, et tombait dans la mer Inférieure