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WEBER (Ch. Marie de), compositeur, né en 1786 à Eutin (Holstein), m. à Londres en 1826, était fils d’un habile musicien et eut pour maîtres Heuschkel et Michel Haydn. Il écrivit un opéra (la Fille des Bois) à 14 ans, fut de bonne heure à Vienne le rival des Haydn, des Vogler, des Stadler, devint maître de chapelle à Breslau, s’attacha en 1806 au prince Eugène de Wurtemberg, fut chargé de réorganiser et de diriger l’Opéra de Prague (1813), puis s’occupa, sur l’invitation du roi de Saxe, de créer à Dresde un opéra allemand (1816-20), visita successivement Berlin (1822), Paris (1826), et Londres, où il mourut, à peine âgé de 40 ans. Ses chefs-d’œuvre sont : le Freyschütz, donné à Berlin en 1822 (arrangé pour la scène française sous le titre de Robin des Bois, dès 1824), Euryanthe, 1824, Obéron ou le Roi des Elfes, donné à Londres en 1826. Il a laissé nombre de concertos, de cantates, etc. Ce compositeur n’est pas abondant en idées, mais il se distingue par une grande originalité, un vif sentiment des situations romantiques, et par d’habiles combinaisons d’instrumentation. En même temps qu’il se livrait à la composition, Weber cultivait avec quelque succès les arts du dessin : on prétend que c’est lui, et non Senefelder, qui est le véritable inventeur de la lithographie.

WEBSTER, auteur dramatique anglais, contemporain de Shakespeare. Deux de ses pièces, Vittoria Corombona et la Duchesse d’Amalfi, ont été traduites par M. Ernest Lafond (1866, in-18).

WEDGWOOD (Josias), manufacturier anglais, 1730-95, perfectionna la poterie, fonda une fabrique de porcelaines peintes dans le comté de Stafford et obtint des produits supérieurs à ce qui avait été obtenu jusque-là. On lui doit le pyromètre, qui a gardé son nom. Il devint membre de la société royale de Londres.

WEENINX, peintre, élève de Blomaert, né à Amsterdam en 1621, m. en 1660, fut un artiste distingué dans tous les genres. Ses petits tableaux rivalisent avec ceux de Gérard Dow et de Miéris ; ses animaux sont frappants de vérité. Le Louvre a un tableau de lui, les Corsaires repoussés. - Son fils, Jean, né en 1644 à Amsterdam, m. en 1719, traita aussi tous les genres avec bonheur, mais se fit surtout une grande réputation pour les fleurs et les natures mortes. Son dessin est ferme et hardi, sa couleur brillante et harmonieuse. On voit au Louvre 3 tableaux de ce maître.

WEERDT, v. de Belgique (Limbourg), à 20 kil. E. de Ruremonde ; 5400 hab. Belle église, où se trouve le tombeau du comte de Horn. Patrie de Jean de Weerdt. Prise par les Français en 1792.

WEERDT (Sebald de), navigateur hollandais, fit partie d’une expédition de découverte (1598), et laissa son prénom à trois îles du détroit de Magellan (les îles Sebaldines). Nommé vice-amiral en 1602 et chargé du commandement d’une flotte envoyée aux Indes orientales, il périt dès 1603, assassiné dans une grotte de l’île de Ceylan, par ordre du roi du pays. La relation de son Voyage a été traduite du hollandais en latin, dans les Grands voyages de De Bry, et a paru en français dans le Recueil des voyages de la Compagnie des Indes.

WEERDT (Jean de), chef de partisans, né en 1594 à Weerdt, m. en 1652, servit la Bavière, puis l’Autriche dans la guerre de Trente ans, commanda l’armée bavaroise après la mort d’Aldringer, eut part à la victoire de Nordlingue (1634), battit Gassion (1635), dévasta la Picardie (1636), mais se laissa prendre par le duc Bernard de Saxe-Weimar (1638) ; échangé en 1642, il vainquit le général français Rantzau à Tudlingen (1643). Il se retira dans ses terres en Bohême à la paix de Westphalie.

WEGELIN (Jacques), né à St-Gall en 1721, m. à Berlin en 1791, fut d’abord pasteur, puis bibliothécaire et prof. de philosophie à St-Gall, et obtint en 1765 la chaire d’histoire à l’Académie des nobles de Berlin. Il a publié en français les Principales époques de l’Allemagne (1766) ; la Philosophie de l’histoire (1772-79) ; Histoire universelle (1766-80), ouvrages de science profonde, mais diffus et lourds.

WEHLAU, v. de la Prusse propre, au confluent de l’Alle et de la Pregel, à 47 kil. E. de Kœnigsberg ; 3100 h. Fondée en 1636 par les chevaliers Teutoniques. Il y fut conclu en 1657, entre la Pologne et la Prusse, un traité qui sanctionna l’indépendance de la Prusse.

WEHME (la SAINTE-). V. VEHHE.

WEHRAU, bg de Silésie prussienne, sur la Queiss, à 15 kil. N. O. de Bunzlau. Patrie d’A. G. Werner

WEHRGELD (de wehr, guerre, et geld, argent) nom donné par les Germains et les Francs à l’indemnité que le meurtrier était tenu de payer à la famille de sa victime.

WEHRLI (J. J.), instituteur suisse, né en 1790 dans le canton de Thurgovie, mort en 1855. D’abord collaborateur de Fellenberg, il dirigea l’Institut des pauvres à Hofwyll. Il fut mis en 1830 par les autorités thurgoviennes à, la tête d’une école destinée à former des maîtres, et fonda en 1833 une école d’agriculture à Kreutzlingen. Développant simultanément les forces du corps et celles de l’âme, il appliquait ses élèves à, des occupations manuelles qui préparent au travail utile.

WEIL, v. du roy. de Wurtemberg (Neckar), sur la Würm, à 24 kil. S. O. de Stuttgard ; 2000 hab. Jadis ville libre et impériale. Patrie de Keppler.

WEILBOURG, v. et château des États prussiens (Nassau), sur la Lahn, à 50 kil. N. E. de Wiesbaden, 2200 h. ; a donné son nom à une branche de la maison de Nassau, éteinte en 1816.

WEIMAR, capit. du grand-duché de Saxe-Weimar et ch.-l. du cercle de Weimar-Iéna, sur l’Ilm et le chemin de fer de Francfort-sur-le-Mein à Berlin, à 800 kil. N. E. de Paris ; 12 000 hab. Vieux château ; beau palais ducal (avec un parc magnifique) ; belle église, renfermant les tombeaux des ducs et celui de Herder, théâtre, école normale, gymnase, école de peinture et de dessin ; cabinet de tableaux, d’antiques et de médailles ; riche bibliothèque ; institut géographique fondé par Bertuch, société de bienfaisance, société biblique ; etc. Industrie assez médiocre : toiles, papiers peints, livres ; commerce de grains, de laines. - L’empereur Othon II tint une diète à Weimar en 975. Divers incendies ont ravagé cette ville, notamment en 1299, 1424, 1618, 1774 ; elle faillit périr par inondation en 1613. Weimar est renommée par l’appui que ses ducs n’ont cessé de donner aux lettres depuis le dernier siècle, ce qui lui a mérité le nom d’Athènes de l’Allemagne. Gœthe, Schiller, Herder, Wieland, Seckendorf, y ont longtemps séjourné ; Kotzebue y était né.

WEIMAR (duché de SAXE-). V. SAXE-WEIMAR.

WEIMAR (Bernard de SAXE-). V. BERNARD.

WEINSBERG, v. du Wurtemberg (Neckar), sur la Salm, à 5 kil. N. E. d’Heilbronn ; 2000 hab. Anc. château de Burgberg. C’est là que Guelfe III livra à l’emp. Conrad en 1140 le combat où furent employés pour la 1re fois les noms de Guelfes et de Gibelins. On raconte que les femmes, qui avaient, dans le combat, déployé un courage viril, ayant obtenu de Conrad la permission de sortir avec ce qu’elles avaient de plus précieux, emportèrent chacune leur mari.

WEISHAUPT (Adam), chef de la secte des Illuminés, né en 1748 à Ingolstadt en Bavière, étudia chez les Jésuites et obtint en 1772 la chaire de droit canonique à l’Université d’Ingolstadt. Il créa en 1776, sous le nom d’Ordre des Perfectibilistes, une société secrète, qui plus tard devint l’Ordre des Illuminés, et l’organisa sur le plan de celles des Jésuites, prétendant, disait-il, faire servir au bien ce qui jusque-là n’avait fait que du mal. Il admettait, sans distinction, des hommes de toute religion, et exigeait des adeptes une obéissance passive. Il vit bientôt cette association devenir nombreuse et florissante ; mais, ayant voulu étendre son influence jusque sur les affaires