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Chrétiens, dont ils ont adopté quelques croyances. Ils reconnaissent deux principes : l’un bon, qui est Dieu ; l’autre, mauvais, le Diable ; ils croient que le Diable recouvrera incessamment l’empire du ciel qu’il a perdu ; ils vénèrent comme fondateur de leur religion un cheik nommé Yézid, et comme leur réformateur le cheik Hadi. Ils ont été en partie exterminés en 1834 par Reschid-pacha, envoyé contre eux par le sultan.

Y-KING, ou le Livre des Transformations, le ler des king, livres sacrés des Chinois, fut écrit par Wen-Wang au XIIe s. av. J. C. Il a été trad. en latin par le jésuite J.-B. Régis. V. ce nom.

YLDEGOUZ (Chams-Eddin), fondateur de la dynastie des Atabeks de l’Aderbaïdjan, avait d’abord été esclave. Il gagna la confiance des sultans seldjoucides Mahmoud et Maçoud, devint émir sous ce dernier, reçut en fief une partie de l’Aderbaïdjan, épousa la veuve de Mahmoud, et prit le titre d’atabek (beau-père). Il substitua dans presque toute la Perse son pouvoir à celui des Seldjoucides et fit la guerre aux Géorgiens. Il mourut en 1112 à Hamadan, laissant 2 fils qui lui succédèrent.

YOLANDE, sœur de Louis XI, épousa Amédée IX, duc de Savoie, administra le pays pendant la minorité de son fils Philibert I, et eut à surmonter les plus grandes difficultés. Entraînée par Charles le Téméraire dans la guerre contre les Suisses, elle fut retenue captive par ce prince après sa défaite à Morat, et ne recouvra la liberté qu’en 1477, après la bataille de Nancy ; elle mourut l’année suivante.

YOLOFS. v. GHIOLOFS.

YON, petite riv. du dép. de la Vendée, arrose Napoléon-Vendée (auj. La Roche-sur-Yon), et grossit le Lay, à 7 kil. S. O. de Mareuil. Cours, 65 kil.

YON (S.), Ionius ou Æonius, disciple de S. Denis, prêcha la foi dans le pays au sud de Paris, principalement à Arpajon et à Châtres, où il bâtit une église, et subit le martyre en 290. On le fête le 5 août. — Les Frères des Écoles chrétiennes ont été appelés Frères St-Yon parce qu’ils avaient leur principal établissement à l’abbaye de St-Yon, près de Rouen.

YONNE (l’), Icauna, riv. de France, sort de l’étang de Belleperche, au S. E. de Château-Chinon (Nièvre), traverse les dép. de la Nièvre et de l’Yonne et la partie S. de celui de Seine-et-Marne, arrose Corbigny, Clamecy, Auxerre, Joigny, Villeneuve-le-Roi, Sens, et Pont-sur-Yonne, et se jette dans la Seine à Montereau-Fault-Yonne, après un cours de 280 kil., dirigé généralement au N. O. Ses principaux affluents sont l’Armançon, la Cure, le Beuvron. L’Yonne communique avec la Loire par le canal du Nivernais, et avec la Saône par celui de Bourgogne. Elle transporte de grandes quantités de bois, de charbon et de vins, dirigés sur Paris.

YONNE (dép. de l’), dép. borné par ceux de l’Aube au N. E., de Seine-et-Marne au N. O., de la Nièvre au S., de la Côte-d’Or au S. E. du Loiret à l’O., a 27 284 kil. carr. et 370 305 hab. ; ch.-l. Auxerre. Il a été formé de parties de la Bourgogne, de la Champagne et de l’Orléanais. Pays très-montueux ; beaucoup d’étangs. Fer, grès à paver, pierres lithographiques et pierres de taille, ocres rouges et jaune, etc. Toutes sortes de céréales, légumes, fruits ; chanvre : bons vins (notamment ceux de Tonnerre, d’Auxerre, de Coulanges, de Chablis, des Ollioles) ; gros et menu bétail ; gibier, poisson. Gros draps, lainage, tanneries, tonnellerie ; tuiles, faïence, poterie, verre ; forges ; bière ; raisiné de Bourgogne. — Ce dép. a 5 arr. (Auxerre, Sens, Joigny, Avallon, Tonnerre), 37 cant., 483 communes. Il appartient à la 1re div. militaire, ressortit à la cour impér. de Paris, et a un archevêché à Sens.

YORK, Eboracum, v. d’Angleterre, ch.-l. du comté d’York, sur l’Ouse et le Foss à 320 kil. N. O. de Londres ; 35 000 hab. Archevêché anglican dont le titulaire est primat d’Angleterre. Cathédrale du XIIIe s., la plus belle de l’Angleterre ; prison remarquable, bel hôtel de ville, Manor-York, ancien palais royal ; chemin de fer. Bibliothèque, cabinet d’histoire naturelle, observatoire ; société philosophique, école de théologie, qu’on y a transférée de Manchester en 1830. Antiquités romaines. — York était la capitale des Brigantes. Septime-Sévère et Constance Chlore y moururent ; Constantin y fut proclamé. Elle fut la capitale du roy. de Northumbrie. Jusqu’au milieu du XVIIIe s., on la regarda comme la 2e ville de l’Angleterre ; elle l’est toujours administrativement, quoique bien inférieure à plusieurs autres pour la population ; son maire, comme celui de Londres, s’intitule, lord-maire. Assiégée en 1644 par Charles I, cette ville eut beaucoup à souffrir des guerres civiles. Elle a été souvent érigée en duché pour des princes du sang royal. Patrie d’Alcuin et de Flaxman. — Le comté d’York, entre ceux de Durham au N., de Lincoln au S., de Westmoreland à l’O., et la mer du Nord à l’E., a 15 000 kil. carr. (c’est le plus vaste de la Grande-Bretagne) et env. 1 600 000 hab. On y distingue 3 subdivisions : North-Riding, East-Riding, West-Riding, outre York et sa banlieue. Montagnes, collines, plaines, marais. Climat et sol variés. Agriculture très-développée, surtout à l’E.; beau bétail (jambons renommés) ; immense industrie à l’O. (draps, lainages, plaqué, coutellerie, filatures) : c’est dans ce comté que se trouvent Leeds et Sheffield.

YORK, capit. du Ht-Canada. V. TORONTO.

YORK (Maison d'), branche de la maison royale anglaise, des Plantagenets, est célèbre par la lutte qu’elle soutint contre la maison de Lancastre, et qu’on nomme Guerre des Deux~Roses. Elle avait pour tige Edmond de Langley, duc d’York, 4e fils d’Édouard III, et appuyait ses prétentions sur le mariage de Richard, fils d’Edmond de Langley, avec Anne Mortimer, arrière petite-fille de Lionel, duc de Clarence, 2e fils d’Édouard III, tandis que les princes de la maison de Lancastre ne descendaient que du 3e fils de ce roi. La maison d'York fournit 3 rois à l’Angleterre : Édouard IV, Édouard V et Richard III. La maison de Tudor, qui se rattachait aux Lancastre, finit par la supplanter. Dans les guerres civiles, les partisans de la maison d’York se distinguaient par une rose blanche et les partisans des Lancastre par une rose rouge. V. ROSES (DEUX-).

YORK (Edmond DE LANGLEY, duc d’), tige de la maison d’York, était le fils du roi Édouard III, et porta d’abord le titre de comte de Cambridge. Durant la minorité de Richard II, son neveu, fils du prince Noir (qui lui-même était le fils aîné d’Édouard III), Edmond fut chargé de la régence avec Jean de Gand, duc de Lancastre, son frère. Il favorisa la révolte de ce dernier, et contribua à la déposition de Richard, en 1399, par Henri (Henri IV), fils de Jean de Gand. Il mourut en 1402 ; laissant un fils, le prince Richard, comte de Cambridge, père de Richard, duc d’York, qui suit. — Richard, duc d’York, 1416-60, petit-fils du préc., fut 5 ans régent de France pendant la minorité de Henri VI, puis devint gouverneur d’Irlande. Enhardi par la faiblesse du roi et les discordes de la cour à tenter de faire valoir les prétentions de la ligne d'York au trône, il vint dans ce but en Angleterre en 1451, malgré la défense du roi, avec une suite de 4000 hommes, exigea la convocation d’un parlement, et marcha sur Londres avec 10 000 hommes, mais il fut refoulé dans le comté de Kent, et posa les armes sans être venu à bout de se faire nommer héritier présomptif. Cependant il profita d’un accès d’imbécillité de Henri VI pour se faire déclarer Protecteur ; quand le retour du monarque à la raison 1'eut privé de ce titre, il prit les armes, battit, avec l’aide de Warwick, les troupes royales à St-Alban (1455), s’empara dans cette bataille de la personne du roi, et se fit nommer derechef protecteur. Marguerite fit déclarer par le Parlement que Henri avait recouvré la raison (1456), et évinça le duc qui fut battu dans le pays de Galles ; mais Warwick vainquit de nou-