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DELAUNAY (Ch.-Eugène), mathématicien français, né à Lusigny (Aube) en 1816, m. en 1872 ; fut élève, puis professeur à l'École polytechnique, directeur de l’Observatoire et membre de l’Institut. Il a publié un Cours élémentaire d’astronomie (1855) ; un Traité de mécanique rationnelle (1856), et, dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences, une Nouvelle théorie du mouvement de la lune (1846).

DELESCLUSE (L.-Charles), journaliste français, né à Dreux en 1809 ; fit partie, dès 1830, des sociétés politiques républicaines ; fut, après le 24 février 1848, nommé commissaire général dans le Nord et le Pas-de-Calais ; encourut plusieurs condamnations pour délits de presse, et fut envoyé à Cayenne en 1858 ; rentra en France en 1859, à la faveur de l’amnistie ; fonda en 1868 le Réveil, où il soutenait la cause de la révolution démocratique et sociale, qui fut supprimé en 1869, reparut en 1870 et fut supprimé de nouveau en janv. 1871. Arrêté à l’occasion de l’émeute du 31 oct. 1870, il fut mis en liberté en janv. 1871, et nommé maire du XIVe arrondissement, puis député de la Seine ; devint, après l’insurrection du 18 mars, un des chefs de la Commune, membre du Comité de salut public, ministre de la guerre ; passe pour avoir donné des ordres en vue de l’exécution des otages et des incendies ; et fut tué sur les barricades lors de l’entrée des troupes à Paris (25 mai 1871).

DENFERT·ROCHEREAU, officier français, né à Saint-Maixent en 1823, m. en 1878 ; était élève de l’École polytechnique, devint lieutenant-colonel en Crimée, et s’illustra par l’héroïque défense de Belfort (l870-1811) ; fut élu député en 1871, et siégea depuis dans les assemblées comme membre de la gauche.

DESCHAMPS (Émile), littérateur et poëte français, né à Bourges en 1791, mort en 1871, partagea sa vie entre l’administration (il était employé au ministère des finances) et la littérature. Il fut, en 1828, un des champions de l'École romantique, composa quelques jolis vers (Études françaises et étrangères, 1829, etc.), et traduisit en vers Roméo et Juliette (1839) et Macbeth (1844). Un grand nombre de ses poésies ont été mises en musique par les compositeurs les plus célèbres. Il a écrit dans divers Recueils périodiques un grand nombre d’articles littéraires (critique ou nouvelles). — Son frère, Antony Deschamps (né à Paris en 1800, mort en 1871), écrivit aussi en vers et en prose, mais avec moins de fécondité et de succès. Son œuvre principale est une traduction de la Divine Comédie (1829).

DIDOT (Ambroise-Firmin) imprimeur et érudit français, descendant d’une illustre famille d’imprimeurs (voyez le Dictionnaire), né à Paris en 1790, m. en 1876 ; voyagea en Grèce et en Orient de 1815 à 1818 ; s’occupa, à son retour, à la fois de philologie grecque et de typographie ; succéda en 1827 à son père dans la direction de sa grande maison de papeterie, d’imprimerie et de librairie, à laquelle il donna un développement nouveau, et d’où sont sorties des publications importantes (Bibliothèque grecque-latine, Thesaurus linguæ græcæ, Univers pittoresque, Biographie générale, etc.). Il a personnellement publié de savants travaux, qui lui ont valu le titre de membre libre de l’Académie des inscriptions : Traduction d’Anacréon et de Thucydide ; Essai sur la typographie ; les Estienne ; la Vie et les Œuvres du sire de Joinville ; Observations sur l’orthographe française ; Alde Manuce et l’hellénisme à Venise, etc. Il fut de plus membre de la Chambre du commerce, du jury de plusieurs expositions et du Conseil municipal de Paris (sous l’Empire). Il avait réuni une riche collection de livres rares, de manuscrits et d’estampes, dont il a donné une idée dans son étude sur le Missel de Juvénal des Ursins, son Catalogue de sa bibliothèque (inachevé) ; et son Essai sur Jean Cousin.

DICKENS (Charles), célèbre romancier anglais, né à Portsmouth en 1812, mort en 1870. Il débuta dans les lettres comme collaborateur du Morning Chronicle ; s'y fit remarquer par des esquisses littéraires signées Boy ; publia en 1828 Olivier Twist et en 1837 le roman de Pickwick, qui commença sa réputation et qui est resté un de ses meilleurs ouvrages. Il donna successivement : Nicolas Nickleby (1839), Barnabé Rudge (1841), le Grillon du foyer (1845), Dombey (1847), David Copperfield (1850), Bleak House (1852), la Petite Dorrit (1856), le Mystère d’Edwin-Rood (1870). Tous ces romans furent traduits en plusieurs langues et fort répandus : ils sont remarquables par un talent d’observation minutieuse et satirique, par l’entrain et la gaieté de la narration. Les mêmes qualités distinguent deux relations qu’il a données de ses voyages : Circulation aux États-Unis (1842) ; Scènes d’Italie (1848).

DUBNER (Frédéric), philologue, né en Saxe-Gotha en 1812, m. en 1867 ; fut d’abord professeur à Gotha et vint dès 1832 se fixer à Paris, où il prit une part active à tous les grands travaux de la librairie Firmin Didot (Thesaurus linguæ græcæ, Collection grecque-latine) ; a donné de bonnes éditions d’auteurs classiques, parmi lesquelles on distingue les Œuvres morales de Plutarque, les Scholies d’Aristophane, Saint Jean Chrysostome, l’Anthologie, Jules César, etc., ainsi qu’une Grammaire élémentaire de la langue grecque (1855).

DUBUFE (Claude-Marie), peintre français, né à Paris en 1790, m. en 1864, fut élève de David, composa des tableaux d’histoire, des allégories, des tableaux de genre, mais s’est fait un nom surtout pour les portraits. — Son fils, Édouard Dubufe, élève de son père et de P. Delaroche, a également obtenu une grande vogue comme peintre de portraits.

DUCHATEL (Charles Tanneguy, comte), homme politique, né à Paris en 1803, m. en 1867 ; fut successivement conseiller d’État (1830), député (1833), puis ministre du commerce (1834), des finances ), vice-président de la Chambre (1837), et, comme ministre de l’intérieur, fut de 1840 au 23 févr. 1848 l’un des principaux soutiens de la politique représentée par M. Guizot. Il était membre de l’Académie des sciences morales et politiques.

DUMAS (Alexandre), écrivain français, né en 1803 à Villers-Cotterets, mort en 1870. Petit-fils du marquis de la Pailletterie, fils du général républicain Davy Dumas (voyez le Dictionnaire) et de la négresse Tiennette, il vint de bonne heure chercher fortune à Paris : il entra, par la protection du général Foy, chez le duc d’Orléans en qualité de commis du secrétariat, débuta en 1826 dans la carrière des lettres par un volume de Nouvelles, et dès 1827 se mit à écrire pour le théâtre, où il fut un des promoteurs des réformes de la nouvelle école littéraire. Son drame de Henri III obtint un éclatant succès (1829), et le duc d’Orléans, le lendemain de la première représentation, le nomma son bibliothécaire. Après la révolution de 1830, il fut décoré, et pendant tout le règne de Louis-Philippe fut en grande faveur à la cour. C’est l’époque la plus brillante de sa vie et celle de ses plus grands succès. Il donna successivement au théâtre, soit seul, soit avec divers collaborateurs : Antony, drame (1831) ; la Tour de Nesle, drame (1832) ; Angèle, drame (1833) ; Catherine Howard, drame (1834) ; Kean ou Désordre et génie, drame (1836) ; Caligula, drame (1837) ; Paul Junes, comédie (1838) ; Mademoiselle de Belle-Isle, comédie (1839) ; un Mariage sous Louis XV, comédie (1841) ; les Demoiselles de Saint-Cyr, comédie (1843). Son répertoire devint tellement abondant qu’il créa en 1846 un théâtre tout exprès pour la représentation de ses pièces, le Théâtre-Historique. En même temps, sa verve intarissable fournissait