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PRÉFACE DE LA Ire ÉDITION.

En publiant le Dictionnaire classique des noms propres de l'Antiquité sacrée et profane, où nous avions rassemblé tout ce qui se rapporte aux temps anciens, où nous donnions l'explication des noms propres de tout genre que l'on trouve dans les auteurs grecs ou latins et dans les écrivains sacrés, nous n'avions satisfait qu'en partie à ce besoin que l'on éprouve à chaque instant de s'expliquer les noms inconnus qui se rencontrent dans la lecture ou dans la conversation. Pour que notre travail fût complet, il fallait y comprendre les temps modernes, qui donnent lieu à des questions bien autrement nombreuses, et dont l'étude acquiert tous les jours plus d'importance dans l'éducation.

L'accueil si bienveillant qu'a obtenu notre premier ouvrage, l'honorable sanction que lui a donnée le Conseil royal de l'Université dès son apparition ([1]), nous imposaient l'obligation de compléter notre œuvre et de la perfectionner. C'est ce que nous avons tenté de faire dans ce Dictionnaire universel d'Histoire et de Géographie, où, supprimant la limite arbitraire qui sépare les temps anciens des temps modernes, les contrées classiques des autres contrées du monde, nous avons embrassé tous les âges ainsi que tous les pays.

Le nouveau Dictionnaire que nous publions aujourd'hui offrira une réponse succincte aux diverses questions que l'on peut s'adresser sur les personnages historiques ou fabuleux, sur les lieux, les événements, les institutions, les cultes, les sectes qui ont attiré l'attention des hommes à quelque titre que ce soit. Réunissant une foule de notions utiles qui sont disséminées dans des collections volumineuses ou dans des ouvrages dispendieux, il mettra a la portée de tous ce qui autrement fut resté le partage d'un petit nombre ; résumant tous les dictionnaires d'histoire, de mythologie, de biographie, de géographie ancienne et moderne, il pourra remplacer à lui seul un grand nombre de livres divers, dont la multiplicité devient bientôt un embarras : onerat discentem turba, non instruit ([2]).

La réunion en un seul corps d'ouvrage de tant de matières diverses, mais analogues entre elles, et qui ne se trouvent ordinairement traitées que dans des dictionnaires séparés, nous a procuré des avantages importants que ne pouvait offrir aucun de ces dictionnaires. Au lieu de scinder ce qui est naturellement et nécessairement uni, nous avons pu rassembler et coordonner des éléments inséparables, qui sont comme les matériaux d'un même édifice ; établir une juste proportion entre toutes les parties, et donner à chaque sujet l'étendue que lui assignait son importance relative ; fondre en un seul et même article les renseignements de toute nature qui se rapportent au même sujet. Nous avons pu rapprocher, en les distinguant, tous les personnages, tous les lieux qui ont porté un même nom et que l'on eut été tenté de confondre ; faire mieux saisir le passage de la fable à l’Histoire, de la géographie ancienne à la géographie moderne ; montrer l'origine des noms des grandes familles dans les noms mêmes des lieux qui leur ont servi de berceau, ou réciproquement expliquer les dénominations des lieux en les plaçant auprès des personnages ou des peuples dont ils ont emprunté le nom. Nous avons pu appliquer d'un bout à l'autre les mêmes systèmes de chronologie, de géographie, d'interprétations mythologiques, le même système

  1. (*) Arrêté du 18 mars 1826.
  2. (**) Sénèque, De tranquillitate animœ, chap. IX.