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Cependant la mémoire de La Fontenelle est restée : c’était, qu’on me permette l’expression, l’histoire de Croquemitaine, notre enfance a été bercée par ces histoires. Mais, conséquence inéluctable de tout ici bas, les années, trois siècles, je puis le dire, ont amené confusion dans les événements intéressant la Basse Cornouaille, le théâtre de cette vie de sang, de duplicité, de rapine et d’audace, un travail nouveau s’imposait, pour éliminer des faits, pour scruter avec soin la vie si courte du partisan qui mourut à 28 ans. J’ai communiqué mes hésitations à un écrivain de grand talent… ses ouvrages ont eu plusieurs éditions qu’ils méritaient… Monsieur A. Le Braz, auquel je communiquais mes hésitations (on n’ignore pas que les travaux sur la Bretagne ont dirigé ses études) comprit bien les difficultés du sujet. Avec la plus grande courtoisie il me dit : Je vais vous mettre en rapport avec un lettré dont la vie s’est passée à compulser les archives…

Un simple billet d’introduction, me conduisit vers un excellent homme, un vénéré savant que nous avons eu le malheur de perdre il y a quelques mois. Monsieur Luzel, archiviste à Quimper… il est mort regretté de tous dans tous les partis.

Ce vrai savant breton, m’accueillit avec la plus grande bienveillance, et après quelques mots sur l’importance du sujet : Avez-vous, me dit-il, les loisirs et le temps d’un bénédictin. Je veux vous parler franchement, il faudrait lire, Dom Morice, Dom Taillandier, Dom Lobineau, d’Argentré, etc., et ceux-ci eux-mêmes n’ont fait que commenter la chronique sèche, aride de votre compatriote, le chanoine Moreau, qui fut en quelque sorte Curé de Pont-Croix.

Ils ont bien puisé dans le procès de 1602, mais