Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/148

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écuries jetées bas, sa meute vendue, ses chevaux de course transportés ailleurs…

Depuis ce temps il s’obstine, par vengeance, à ne vouloir rien céder de son domaine en friche, et se borne à y entretenir un régiment de gardes occupés uniquement à dresser des procès-verbaux et à guerroyer contre les braconniers. Ses terres forment comme un cadavre énorme, une gigantesque charogne au milieu des champs. Ses forêts de chasse n’ont plus été louées. Un hameau forestier a cessé de vivre. Deux villages riverains ont perdu un tiers de leurs habitants. C’est un malheur public. M. Gilbert Courtehaie, tout seul, boycotte plusieurs communes de Lorraine. Il se ruine peut-être, mais peu lui en chaut…