Page:Boulenger – Au Pays de Sylvie, 1904.djvu/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

C’est là qu’il se rend, au cabaret du Cerf-qui-brame. Quiconque joue, s’empiffre, s’enivre, crie, trousse les Muses et fait de l’esprit, quiconque tire pension de sa plume ou argent de ses moustaches, s’en vient au Cerf-qui-brame. Stéphane Gouche y traite ordinairement dix ou douze affaires dans sa nuit. Doit-on avouer qu’au fin matin, le plus souvent, il gît aussi sous la table ? Bah ! n’y composa-t-il point de bons sonnets, après tout ? « Moi, je ne monte point au Parnasse, a-t-il coutume de dire, j’y descends. »

Bref, il a poussé la grand’porte : on l’acclame. Mais il salue sans répondre, et gravit l’escalier qui mène au premier étage ; là, dans une soupente éclairée par deux grands flambeaux, Vortas, tout couvert de dentelles, et Benoît-donne-ton-verre, saccageaient plusieurs plats