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HISTOIRE DU SAINT GRAAL

colée. Il adouba de même les autres damoiseaux, et il leur distribua les épées qu’on avait trouvées sous le chêne, dans le Val Périlleux. Seul, Sagremor ne voulut d’autres armes que celles de son pays, et garda une bonne épée que son aïeul Adrian lui avait donnée. Puis chacun des nouveaux chevaliers adouba à son tour les gens de sa maison. Enfin tout le monde entendit la messe chantée par l’archevêque de Brice, et s’assit au festin qui suivit. Mais le roi ne voulut point permettre la moindre joute pour ce que, dit-il, la chrétienté et le royaume avaient trop grand besoin du bras de tous.


XXVI


Le lendemain, Merlin vint au roi Artus.

— Sire, lui dit-il, vous savez que, de par l’Ennemi qui m’engendra, je connais les choses allées, faites et dites. Notre Sire Dieu, qui est tant doux et débonnaire, m’a octroyé de savoir également les choses à venir, et par là j’ai échappé aux diables qui me voulaient tenir. Je vous révélerai donc ce que Dieu veut que vous fassiez.

« Au temps que Notre Sire était de ce monde, ceux de Rome avaient mis au pays de Judée un