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MERLIN L’ENCHANTEUR

faire reconnaître d’eux, et, après leur avoir conté tout ce qui s’était passé en Carmélide et les prouesses des trois rois, il dit à Léonce de Payerne qu’il lui fallait passer la mer avec autant de troupes qu’il lui serait possible d’en amener, afin d’aider le roi Artus à chasser les Saines du royaume de Logres, et que tel était l’ordre du roi Ban.

— Sire, demanda Léonce, en quel lieu devons-nous aller ?

— À la Roche Flodemer, répondit Merlin, et de là aux plaines de Salibery où vous trouverez des princes et des chevaliers de tous pays qui seront venus pour le même dessein. Vous aurez une bannière blanche à la croix vermeille, et ils en auront pareillement : à cela vous vous reconnaîtrez tous, car beaucoup parleront des langues étrangères.

Léonce dit qu’il ferait ainsi. Et Merlin resta quatre jours entiers auprès de lui et de la reine qui le festoyèrent très bien ; puis il partit pour le royaume de Gannes. Il y apparut à Pharien, qui en était régent pour le roi Bohor, et à la reine ; et il leur fit le même récit et leur donna les mêmes instructions qu’à Léonce de Payerne. Puis il vint au royaume de Carmélide dont les barons résolurent de se rendre également aux plaines de Salibery. Enfin il obtint l’aide du roi de Lambale et de divers autres rois étrangers. Et, ayant ainsi travaillé, il se rendit en