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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/104

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

<< 2 janvier 1816 [liscz : 1817). — Est-il trop tard, mon cher Félix, pour t’embrasser avec loute la tendresse d’une sæur, d’une amie ? Tous les jours, tous les mois se ressemblent pour ceux qui s’aiment, et tu sais que je t’aime de tout mon caur. Patiente encore pour mon portrait, mon ami, lu ne tarderas plus à le posséder. Si l’image d’une saur, d’un être malheureux, peut satisfaire ton amitié, tu seras content. Ta lettre m’a charmée. Tu parais tranquille sur ton sort, cette idéc repose un peu mon triste cœur, et je t’aurais embrassé pour m’avoir fait éprouver un sentiment qui ressemble à de la joie. Si la prière d’une âme qui n’a plus rien à domander pour elle-même est entendue de Dieu, mes parens que j’aime avec tant de sincérité seront tous exempts des peines douloureuses et profondes que j’éprouve. Il me semble, mon cher frère, que je souffre assez pour plusieurs… Quelle année vient de s’écouler pour votre pauvre Marceline ! — et ce qu’elle m’a ravi ne me sera jamais rendu, mon ami, non jamais dans ce monde ! Il faut attendre la fin d’un voyage pour moi bien long ! Mon cher fils ! mon aimable cnfant m’en rendait toutes les peines plus légères. Jamais un enfant adoré, pleuré à chaque heure par sa malheurcuse mère, n’a mieux mérité do l’être. T’en souviens-tu ? Qu’il était beau ! qu’il était bon !

(Dans la précédente lettre, Marceline dit de même : « C’était l’innocence et la bonté