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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/158

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

« On l’a cru jaloux, littérairement parlant. Il ne l’a jamais été. Mais injuste, prévenu, oh ! oui. Sa colère et son dédain étaient si grands, quand il se détrompait d’un talent, d’une verlu, d’une beauté dont la découverte et la croyance l’avaicnt rempli de joie ! Après, quelle ironic contre sa propre simplicité ! Comme il se déchirait d’avoir élé volé, disait-il, par lui-même ! Il soulfrait beaucoup ; croyez-le et ne l’oubliez jamais. Il s’attendrissait d’une fleur et la saluait d’un respect pieux. Puis, il s’irrilait d’oublier qu’elle est périssable. Il levait les épaules et la jetait dans le feu. C’est vrai.

« La politique ardente n’a-t-elle pas beaucoup aigri l’aménité native mêlée à son énergie ? Je l’ai souvent pensé. Un désintéressement incorruptible, qui lui cât fait supporter la misère sans une plainte, l’a rendu sans pitié pour les faiblesses de l’ambition, ou l’indolence – qu’il appelait crime, — dans le sentiment patriotique. Le secret de ses grandes solitudes est peut-être là. « La patience minutieuse au travail était portéo chez lui à un excès fatal à sa santé, comme à ses succès. Il s’y clouait en martyr. On eût dit alors (je le sais

par d’autres

que moi) que son caur el sa tête s’emplissaient par degrés de fumée, et qu’elle étouffait quelquefois l’élan, l’abandon, le fluide, l’inspiration, que c’était alors comme une lampe qui n’a pas d’air. Si je dis mal ce qu’il me semble, vous devinerez le dessous. Ce n’est pas faire de la critique, mon Dieu ! Mais c’est plaindre son malheur et sa torture !