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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/168

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

Jupiter dans l’Amphytrion de Molière. Hélas ! ce dieu amoureux, qu’il représentait si bien, lui porta malheur. Lc 2 mai 1813, au moment qu’il apparaissait sur son nuage, beau, majestueux, armé de sa foudre et les pieds sur son aigle, la corde qui le soutenait en l’air cassa et le précipita de 45 pieds sur la scène. On l’emporta, moulu, brisé, rompu, et il dut garder le lit durant plusieurs mois (1). Cette maladie fut trop longue pour la constance de Me Raucourt, parait-il. Au surplus, elle mourut peu après, de vicillessc, cn 1816. Après un court séjour à Nantes, Valmore s’en vint donc à Bruxelles. Il avait alors vingt-quatre ans. Jeune premier, il jouait sans cesse avec Mlle Desbordes, et il n’était presque pas de pièce où il ne lui fallut être amoureux d’elle, si bien qu’à force de l’adorer sur la scène il finit par croire qu’il se devait à lui-même de l’aimer à la ville. Marceline, pourtant, n’était plus dans sa première fraicheur : l’inspecteur Duverger, qui la vit à Bruxelles en 1818, lui consacre, Mercure

(1) Nole publiée par M. Rivière (1, 200). de France, mai 1813, page 321.