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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/179

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

Non, décidément Mile Desbordes n’était pas femme à se marier seulement par raison et clle aima très vivement son jeune mari, je vous assure. —— Mais non plus elle n’était pas femme à oublier celui qui l’avait fait souffrir avec une si irrésistible cruauté, et celui-là aussi, elle l’aima toute sa vie : « Mes genoux ployent encore, et ma tête est souvent courbée, comme la tienne, sous des larmes encore bien amères, écrit-elle en 1836 à Paulino Duchambge (1). La scule ame que j’eusse demandée à Dieu n’a pas voulu de la micnnc. Quel horrible serrement de cæur à porter cela jusqu’à la mort ! » Et deux ans plus tard (2) : « Venir en Italie pour guérir un cæur blessé à mort d’… elle a laissé le mot redoutable on blanc surle manuscrit), c’est étrange et fatal ! » Enfin, ne voit-on pas qu’après l’avoir célébré toute sa vie, clle chante encore son amant — et avec quels accents ! —--— dans ses poésies posthumes ?

Ainsi Mme Valmore aima bientôt ses deux hommes à la fois… Et pourquoi pas ? Cc qu’elle chante, dans ses poèmes écrits après son mariage, c’est un souvenir ; ce qu’elle (1) 21 déc. 1836. C’est elle qui souligne encore et seule. (2) 30 juillet 1838.