Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/207

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
203
MARCELINE DESBORDES-VALMORE

a noblement secoué la poussière de ses sandales sur la capitale », où on le méconnait. Sans doute, à Lyon, sa femme se ronge d’ennui et de chagrin, et chaque jour il faut craindre que le théâtre, qui fait de mauvaises affaires, ne ferme et ne laisse les « artistes » sur la paille, mais au moins il y tient les premiers rôles : « Valmore m’a avoné qu’il préférait toutes les chances désastreuses que nous éprouvons de faillite en faillite et de voyage en voyage à rentrer jamais à la Comédie-Française qu’il abhorre ; cette aversion, franchement déclarée au moment où nous sommes ruinés par elle, ne me laisse pas le moindre espoir de retourner jamais à Paris », constato triste ment Marceline (1) ; et à ce moment, vraiment, sa chaine lui paraît lourde : « 26 novembre 1834. —… Ce dont il faut bien te persuader, chère Carolinc, c’est que je suis enchaînée aulant qu’une femme peut l’être, et que mon mari ne comprend pas du tout que je puisse quitter trois heures ma maison. Jamais, à cet égard, tes offres généreuses el charmanles ne pourront même effleurer sa résolution. Il en est touché (1) A Caroline Branchu, 14 septembre 1831. Les mots en italique sont soulignés par Marcelinc.