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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/221

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

les perd jamais. C’est un monument de sa tendresse pour moi et de son extrême confiance dans ton amitié. « Au revoir, jamais adicu », me paraît d’un effet charmant avec la musique. » A CELLE QUE J’AIME (1) Toi que l’amour m’offrit pour désarmer le sort, Toi qui me fis douler du pouvoir de la mort, D’où tiens-tu le pouvoir de tes accens magiques ? Qui t’apprit à former ces philires poétiques, Dont le charme enivrant soumet tout à ta voix ? Enseigne-moi lon art et ses divincs loix Aimable enchanteresse, ange de Poésie ; Fais couler dans mes vers la céleste ambroisie. Nessie harmonieux, promis à mon amour, Le bonheur par tes mains me compte chaque jour, Je voudrais l’exprimer, je voudrais le répandrc, Peindre ce que j’éprouvc, à le voir, à l’enlendre ; Expliquer de mon cæur les doux élonnemens ; Cette ivresse des cieux, ces purs enchantemens. Dans mon sein sommcillait mon âme délcnduc ; Cetle dmc à ton aspect trcssaillil, éperdue ; Je m’évcillc et j’cxistc. Oh ! jamais dans l’Eden L’homme allumaal sa vie au flambcau de l’hymen Ne senlit de plus douce et suave harmonie Quand l’amour s’éveilla dans son âme endormie. Voyageur sans amour, perdu sur le chemin, Abandonné sans guide à mon lriste destin, Fatigué, jeune encorc, on cût dit qu’à mon âge, J’achevais du malheur le long pèlerinage. (1) Lcs vers sont de l’écriture de Valmore.