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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/258

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

lui trouver un emploi, il fallait que l’incapacité de Valmore fut prodigieuse ; et c’est à ce point qu’on ne sait plus s’il convient d’admirer davantage la robuste et infatigable vertu de Marceline ou l’incomparable nullité de son époux. Cependant les Valmore étaient six : Marceline, son mari, son beau-père, ses trois enfants : Hippolyte, né en 1820, Ondine, née en 1821, et Inès, née en 1825. Et il y avait encore les deux sœurs de Marceline, dont les maris faisaient de mauvaises affaires ; il y avait surtout son frère, recueilli par charité à l’hospice de Douai, et à qui elle en voyait tout ce qu’elle pouvait ; il y avait enfin les amis et même les connaissances

il fallait de l’argent pour tout ce

monde. Lorsque Valmore jouait en province, il gagnait environ 6.000 francs par an. Mais quelquefois il se trouvait sans engagement. Alors Marceline implorait quelque aumône du ministère, car ses poésies ne lui rapportaient guère : « …Je dis, écrivait SainteBeuve (1), qu’on se tire toujours d’affaire à Paris (ce que je maintiens vrai quand on a (1) Correspondance avec les Olivier, page 78.