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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/268

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

« Oui », el nous entrâmes dans la salle à manger. Mon ami donna sa carte à la servante, et aussitôt nous vêmes une dame encore jeune (1), à la taille élancée, aux yeux bleus expressifs et aux cheveux blonds tombant en boucles autour de sa tête, s’avancer vers nous en tendant les deux mains à mon compagnon. C’était Mine Desbordes. Elle embrassa mon ami, qui me nomma et me présenta ; aimable sourire et gracieux salut de sa part, puis nous passâmes dans une grande chambre qui paraissait être un salon et dans un coin duquel jouaient deux petites filles près d’une table. Les deux enfants, sans bouger, arrêtèrent leurs jeux ct nous regardèrent en silence. Ah ! Messieurs, dit Mme Desbordes, après nous avoir fail asseoir, qu’il est aimable à vous d’être venus voir une pauvre hirondelle sous sa (mile !

Chère dame, répondit Brizeux, passant par Lyon et sachant que vous y demeurer, nous n’avons eu garde d’oublier l’hirondelle. L’hirondelle ne porte-l-elle pas toujours bonheur au voyageur !

El où allez-vous donc, Messieurs ? En Italie.

En Italie ! Ah ! que vous êtes heureux, vous allez au pays du soleil et des muscs. Je voudrais pouvoir vous y suivre, mais il faudrait quitter sa couvée, sa chère courée, dit-elle en nous montrant ses enfants, et cela n’est pas possible. Ces (1) Elle avait quarante-cinq ans.