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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/328

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

sa ville natale, et c’est parce qu’elle la retrouve dans ses souvenirs d’enfant. Pas plus qu’elle ne se plait à imaginer des caractères et à combiner un récit, elle n’observe ni nc regarde ce qui l’entoure. Elle marche comme dans un rêve, toute étourdie par sa passion, toute occupée à écouter dans son cour le chant de son amour et de sa douleur, et elle est le plus subjectif et le plus lyrique des poètes comme elle en est le plus spontané et le plus involontaire. Bien entendu, son lyrisme n’a rien de métaphysique ni d’abstrait : la fille du petit bourgeois de Douai n’avait pas « étudió la philophie dans le Grand Cyre », et je crois bien que de sa vie elle n’a eu une idée générale. (Ce n’est pas un reproche !) Elle est femme, et ce qui l’inspire, heureusement, ce sont ses émotions. Elle ne raisonne pas, elle exprime ce qu’elle sent, à savoir : 1° presque toujours sa passion malhcureuse pour son amant (à quoi elle oppose naturellement sa pureté de petite fille) : 2° quelquefois sa tendresse pour ses enfants, ou 3º sa pitié pour les pauvres et les opprimés. Sauf erreur, si l’on en écarte les fables faites sur commande, on pourrait