Aller au contenu

Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/331

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
327
MARCELINE DESBORDES-VALMORE

pages, je ne dis pas une plaisanterie, grands dieux ! mais seulement un effort de gaieté ; au contraire, Marceline s’exalte et se complait dans son chagrin, dont elle est fièrc ; et elle pleure avec une sorte de volupté douloureuse, pleure de pitié, de joie, d’étonne. ment, de reconnaissance, d’admiration, pleure en envoyant vingt-cinq francs à son frère, plcure à l’idée « d’aller à Sin sous les arbres des dames Clinchamp », pleure à Genève parce que c’est la patrie de son grand-père maternel, que sais-je ?… Et tant de larmes en vers et

prose, une si molle langueur sentimentale, cette apologie de la plus factice et de la plus absurde fidélité du caur, cette glorification malsaine, cn somme, de la douleur, enfin tout ce romantisme morbide qui se dégage de l’œuvre de Mme Valmore ne laisse pas que de nous ciinuyer un peu et même de nous déplaire, car j’espère bien que la plupart des hommes et des femmes d’aujourd’hui n’ont plus le ceur assez exubérant ni l’esprit assez dangereusement dénué d’ironic pour supporter sans agacement une lamentation si continue. Mais

aussi, dans ces poèmes, et même