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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/338

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

ricalisme (1), elle éprouve une piété gémissante et sentimentale, d’ailleurs très vive (voyez notamment Affliction, dans Pauvres Fleurs), mais très peu orthodoxe (ainsi il lui semblait scandaleux qu’on avertît les mourants que leur fin était proche, fût-ce pour leur donner l’extrême-onction) (2). Bref, sa politique, c’est l’humanitarisme anarchique des romantiques, et sa religion, leur besoin de consolation, leur vague désir de Dieu. Rien de ferme et de précis dans tout cet optimisme mou ; et il n’est pas besoin de répéter une fois de plus que Mme Valmore ne vit que par ses sentiments. C’est donc son courqu’il faut chercher dans ses poèmes, et j’avoue que ceux que je préfère, ce ne sont point, peut-être, les mieux faits, les mieux ouvrés, les plus achevés, mais ce sont ceux où elle exprime le plus sincèrement et le plus directement sa tristesse et son souvenir. Bien des poètes, en effet, ont composé des pièces autrement larges et parfaites, des vers autrement sonores et pom(1) Voyez, par exemple, les vers que je viens de citer sur l’insurrection de Lyon, et dans son roman Violette, tome II, page 99 sq., la description du cloitre. (2) Sainte-Beure, Nouveaux Landis, XII, pages 205-206.