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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

dans la pesante et incommode diligence ! Le fracas de ses chevaux, le tintamarre de ses roues, le cliquetis de ses vitres, l’annoncent au loin sur les routes pavées. Les voyageurs n’ont loisir de descendre qu’aux relais des grandes villes, ou encore lorsque les chevaux traînent la lourde machine sur une montée ; c’est alors, s’il faut cn croire les romanciers, que les galants pérorent, que les femmes s’attendrissent, que se nouent les intrigues el que s’accordent les rendezvous. Sur la route, on croise des paysans qui cheminent à pied, portant leurs outils ou conduisant leurs beufs ; quelque riche fermier qui passe au trot de son bidet ; parfois une calèche de voyage, ou une grande berline, attelée à quatre chevaux, les bagages massés sur le toit, la femme de chambre « exposée inhumainement » (1) sur le siège de devant ou de derrière ; plus rarement quelque jeune homme pressé, tel M. de Frénilly (2) qui court la poste à cheval et à toutes selles, précédé du postillon en grosses bolles ; ou encore une des petites malles (1) Valéry. Voyages historiques et littéraires en Ilalie, page 32

(2) Souvenirs du baron de Frenilly, page 101.