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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/346

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

elle reçut, selon l’expression charmante d’un de ses biographes (1), des « hommages prolongés ». C’était alors une forte brune, « de taille médiocre, d’un en bonpoint assez marqué, de peau, de nez, de lèvres et de visage reflétant la race noire » (elle était créole, née à Saint-Domingue), et qui << avait à la scène une apparence qui n’était dépourvue ni d’éclat, ni d’attrait. >> C’est peu que, de son art déployant les merveilles, Sublime actrice, en charmant nos oreilles, Elle s’ouvre en nos cœurs un sublimo chemin ; Sensible épouse, tendre mère, Elle est encore un ange tutélaire Pour la veuve et pour l’orphelin. (2) moi, frappée d’une nouvelle douleur, de la perte de ma sæur bien-aimée (Cécile), j’ai recommencé ces jours et ces nuits qui rendent la vie impossible et je suis restée anéantie, toute seule à part et la dernière de ma pauvre famille. Quand j’aurai figure humaine, j’irai serrer vos mains, qui n’ont jamais été froides pour répondre à la tendresse des miennes. Mais j’ai bien usé et abusé de vos consolations, car j’ai bien peu respiré en ce monde entre un malheur et un autre. J’ai fini par en demander pardon à mes amis. Pardonnez-moi donc d’etre votre plus triste, puisque je suis aussi votre bien fidèle et sincére.

MARCELINE DESBORDES-VALMORE. » (1) A. Delaforest, dans le Dictionnaire de la Conversation. (2)

Vers mis au bas d’un portrait de M— Branchu, peinte dans le rôle d’Œnone (Almanach des Muses. 1813, page 228).