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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/53

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

tence pour une enfant de dix-sept ans, et Marceline en avait gardé dans sa vieillesse « des souvenirs durs comme des pointes de fer[1] ».

Elle avait une jolie voix, quoique un peu faible et voilée, et chantait avec grâce. Elleviou et Martin, de l’Opéra-Comique, étant venus donner des représentations à Rouen[2], la remarquèrent et la firent engager à leur théâtre. Et c’est ainsi que, le 29 décembre 1804, elle débuta à Paris dans un opéra de Grétry, Lisbeth, et dans le Prisonnier de Della Maria. Elle y eut du succès, le Journal de Paris[3] déclara que, si sa voix n’était pas étendue, du moins elle savait s’en servir à merveille, et que son jeu avait beaucoup de naturel et de simplicité. Et ce qui prouve que le public partagea la bonne opinion du critique, ce sont ces Vers impromptus donnés à Mlle Desbordes après son début dans le rôle de Lisbeth, que le Journal de Paris publia le 5 janvier 1805, et dont il

  1. Lettre à Frédéric Lepeytre, 9 juillet 1852 (Pougin, page 65, note).
  2. L’un du 12 au 25 messidor an XI, l’autre du 13 au 28 thermidor an XI (Bouteiller, pages 98-99).
  3. 30 décembre 1805.