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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/77

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

Telle était l’amie chez laquelle Marceline rencontra son perfide amant. Or, Mile Desbordes, elle, n’était pas faite pour jouer les grandes coquettes ; à peine l’eụt-elle vu, cet homme admirablc, à peine l’ent-elle entendu nommer, qu’elle en tomba éperdument éprise. Ce fut le coup de foudre par lequel débutent invariablement, comme on sait, les amours des romantiques : J’étais à toi peut-être avant de t’avoir vu. Ma vie en se formant fut promise à la tienne ; Ton nom m’en avertit par un trouble imprévu ; Ton âme s’y cachait pour éveiller la micnnc. Je l’entendis un jour, et je perdis la voix ; Je l’écoutai longtemps, j’oubliai de répondre ; Mon être avec le tien venait de se confondre ; Je crus qu’on m’appclait pour la première fois. Et que devint-elle quand Il tomba à ses genoux pour lui faire sa déclaration ! (Car tel était l’usage en ce temps : non seulement on faisait des déclarations en forme, mais encore on les faisait à genoux, et cela ne semblait pas du tout excessif, mais simplement poli : voyez plutôt le Messager des Amans ou l’Art de séduire en amour, et les romans de Mme de Montolieu.)