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Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/81

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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

Car « le jeune homme de Marceline » avait un caractère insupportable : cela ressort clairement des vers de sa maitressc. Il se tourmentait et il tourmentait la tendre Desbordes avec rage. Et d’abord il avait commencé par lui dire à peu près : « Ne m’aimez pas ; je ne puis aimer ; je suis fatal et maudit »

Il a parlé. Prévoyante ou légère, Sa voix cruelle et qui m’était si chère A dit ces mots qui m’atteignaient tout bas : « Vous qui savez aimer, ne m’aimez pas !… … Jamais sur moi n’a plané le bonheur. Je suis bizarre et poul-être inflexible… » (1) Et la pauvre Marceline avait beaucoup pleuré de ce stupide langage. — Ensuite, il n’avait cessé dc rcsscntir des troubles >> et d’avoir mal à sa grande ame, bref, comme je l’ai dit, de faire à la jeune fille des scènes atroces après lesquelles il lui demandait pardon.

Je l’aimais ! j’adorais ce tourment de ma vie, Ses jalouses erreurs m’attendrissaient encor, Il me faisait mourir, et je disais : <<J’ai tort A douter de moi-même il m’avail asservie… (1) II, 282.