Aller au contenu

Page:Boulenger Marceline DesbordesValmore.pdf/83

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
79
MARCELINE DESBORDES-VALMORE

Partir ! Que je voudrais, invisible et hardie, M’asseoir sur tes genoux, près de ses cheveux blancs ! Le toucher de mes mains, et, sous tes bras tremblants, Contempler le mortel à qui je dois la vie ! (1) Sont-ce les objurgations de ce mortel qui décidèrent l’ami de Marceline à abandonner sa maitresse et son enfant ? Je ne le pense pas. On devine, en effet, par les élégies incohérentes et parfois admirables où la pauvre femme crie son désespoir au lendemain du départ de son ami, que la jalousie et les inquiétudes du jeune homme avaient rendu leur vie infernale. C’est après une dernière scène, à laquelle elle ne comprit pas grand chose, que son amant lui déclara : « Je ne veux plus te voir ! » Et « par orgueil », comme elle le dit humblement, elle ne voulut pas renouer et implorer la première. Alors la rupture devint définitive… Mais c’est ici surtout qu’il faut la laisser parler elle-même ; je ne sais rien de plus pathétique et de plus émouvant que le début de cette imparfaite élégie, où elle a vraiment rythmé ses sanglots : (1) Les Pleurs (1833), pages 59-60. Ces vers me semblent tout à fait de la première veine de Marccline, quoi qu’ils n’aient paru qu’en 1833.