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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/185

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CHARLEMAGNE



Nous ne saurions raconter ici la vie du grand Empereur, si célèbre dans les chroniques et les épopées du moyen-âge, d’autant plus que nous l’avons fait ailleurs assez longuement[1] et que nous n’aimons point à nous répéter. Sauf quelques exceptions d’ailleurs, les récits de guerre n’entrent point dans notre nouveau cadre.

Mais nous trouvons, dans le vieux chroniqueur presque contemporain, connu sous le nom de moine de Saint Gal, un très-curieux épisode et qui nous semble avoir le mérite d’être parfaitement de circonstance avec la folie des mœurs actuelles. Nous reproduisons donc, tout au long, en le traduisant du latin, ce récit original et si fort empreint de ce qu’on appelle la couleur locale.

Un certain jour de fête, après la célébration de la messe, l’Empereur dit aux siens :

« Ne nous laissons point engourdir dans un repos qui nous mènerait à la paresse ; allons chasser jusqu’à ce que nous ayons pris quelque venaison. »

La journée cependant était pluvieuse et froide, Charles portait comme à l’ordinaire un vêtement de peau de brebis de peu de valeur. Arrivant de Pavie,

  1. France héroïque, t. Ier.