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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/19

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leur reprocha leur rébellion, menaçant des plus terribles châtiments en cas de récidive, mais pour cette fois il annonça que tout était pardonné. On imagine la joie de ceux qui l’écoutaient et dont témoignaient les cris et les vivats des plus bruyants s’ils n’étaient pas fort sincères.

— Vive la France ! vive le roi, le grand roi ! le bon roi ! Vive le très-illustre cardinal, le meilleur des ministres, auquel nous devons nos biens et nos vies ! etc.

Georges d’Amboise, étourdi de ces acclamations qu’il estimait à leur valeur, fut reconduit par la foule dans son palais au bruit des vivats et sous une pluie de fleurs.

La paix rétablie dans le Milanais, dont il avait changé le gouverneur, le cardinal revint en France où, dans l’année 1504, une famine et une épidémie, qu’on eut à déplorer en même temps, lui donnèrent l’occasion de montrer une fois de plus sa prudence comme sa charité. Ainsi qu’autrefois, le ministre du Pharaon d’Égypte, il prit si bien ses mesures qu’encore que le blé eût manqué en France, le peuple n’eut que peu à souffrir de la disette. Quant à l’épidémie, que les historiens du temps, selon leur coutume, qualifient du nom de peste : « Si le mal fut grand, dit Legendre, le remède fut prompt par les secours continuels que le roi envoya aux lieux infectés et par les précautions qu’on prit pour en préserver ceux qui ne l’étaient pas. Et ainsi il s’attira d’infinies bénédictions de la part des peuples. »

À la suite d’un nouveau voyage en Italie, lors de la révolte des Génois, le cardinal, âgé de cinquante ans à