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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/194

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et ce n’est pas à tort que Feller a dit : Un reproche assez grave a été fait à Chateaubriand ; dans le tableau qu’il fait des passions, ses peintures sont si voluptueuses qu’elles ne peuvent être mises sans danger sous les yeux de la jeunesse et qu’elles seraient même capables de troubler l’âge mûr et la vieillesse. » Reproches qui peuvent et doivent s’adresser à Réné, Atala, les Martyrs, la Vie de Rancé.

Dans des livres même sérieux pour le fond comme pour la forme, les Études et Discours historiques par exemple, l’illustre écrivain, qu’on ne saurait excuser parfois de témérité, quant à ses appréciations des faits politiques ou religieux, n’est pas toujours assez discret dans ses peintures ou ses citations, qu’il s’agisse des mœurs des païens ou de celles de telle période de notre histoire. On ne saurait l’excuser par exemple de sa complaisance à citer tout au long, à propos du règne de Henri III, un immonde épisode qu’il copie textuellement dans Brantôme, (Les Femmes galantes). Ces passages risqués et ces témérités de langage sont d’autant plus regrettables que le livre est en général écrit de la meilleure plume du maître, qu’il abonde en portraits étonnants de relief, en tableaux saisissants, en réflexions et commentaires vraiment éloquents.


II


La politique a beaucoup, et trop même, préoccupé Chateaubriand, par l’entraînement d’illusions généreuses sans doute, mais il faut bien le reconnaître aussi,