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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/207

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la Reine, un lit, une table, deux chaises. Sa Majesté était vêtue de blanc avec la plus extrême simplicité.

« … En abordant la Reine avec un saint respect, mes genoux tremblaient sous moi ; j’avais les yeux humides de pleurs ; je ne pus cacher le trouble dont mon âme était agitée, et mon embarras fut tel, que je ne l’eusse éprouvé jamais à ce point si j’avais eu l’honneur d’être présenté à la Reine et de la voir au milieu de sa cour, assise sur un trône, environnée de tout l’éclat de sa couronne.

« Elle me reçut avec une majesté si pleine de douceur, qu’elle ne tarda pas à me rassurer par la confiance dont je m’aperçus bientôt qu’elle m’honorait à mesure que je lui parlais et qu’elle m’observait. » De cette confiance d’ailleurs le défenseur sut se montrer digne. « Je lus avec elle son acte d’accusation. À la lecture de cette œuvre d’enfer, mois seul je fus anéanti. La Reine sans s’émouvoir, me fit des observations, » insistant sur l’inanité de l’accusation fondée sur cette prétendue conspiration contre la France, d’accord avec les ennemis de l’extérieur et de l’intérieur.

Les pièces annexées à l’acte d’accusation pourtant étaient en si grand nombre, qu’il semblait impossible, dans le peu de temps qui restait, d’en prendre connaissance. L’avocat obtint, non sans peine, de la Reine qu’elle fît une demande à la Convention pour qu’il lui fût accordé un délai rigoureusement nécessaire. La note fut remise à Fouquier-Tainville qui promit de la communiquer à l’Assemblée ; mais il n’en fit rien, on n’en fit qu’un usage inutile, puisque, le lendemain matin, dès huit heures, ainsi qu’il avait été annoncé, les