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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/251

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général imagina pour arriver au but qu’il voulait atteindre. Elle fut opérée tout à la fois et sur les engagements de la cour connus sous le nom de billets d’épargne et sur les rentes de l’Hôtel-de-Ville[1], par des manœuvres qui ne peuvent étonner de la part d’un homme dont la conduite envers Fouquet n’offre qu’un tissu de bassesses, de fourberies et de cruautés, mais qui étaient assurément fort indignes de la probité du grand roi. Enfin ce qui eût été difficile pour qui aurait voulu avant tout être juste, se fit très facilement par l’injustice et par la violence. »

Le jugement motivé de l’auteur du Tableau historique et pittoresque de Paris sur Louvois (t. 4, 1re partie) ne nous semble pas moins digne d’attention.

« Louvois mourut pendant le cours de cette guerre (1692) que son égoïsme cruel et sa basse jalousie avait allumée ; et sa mort prévint de quelques instants la disgrâce éclatante que lui préparait son maître désabusé… On ne peut nier que ce ministre ne possédât à un très haut degré, ainsi que nous l’avons déjà dit, la sagacité et l’activité nécessaires pour saisir l’ensemble et les détails de la vaste administration qui lui avait été confiée, et qu’il ne l’eût perfectionnée de manière à y produire ce qu’on n’aurait pas cru possible avant lui ; mais sans parler des guerres injustes et impolitiques dans lesquelles il entraîna Louis XIV, guerres qui creusèrent pour la monarchie un abîme que rien n’a pu combler, et même

  1.     Et ce visage enfin plus pâle qu’un rentier
        À l’aspect de l’arrêt qui retranche un quartier !

    a dit Boileau qu’on peut s’étonner de voir approuver pareille mesure.