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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/256

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fut résolu pour le lendemain matin 13. Combes commandait la deuxième colonne d’attaque, à la tête de laquelle il s’élança, sous une grêle de balles, vers la brèche, en criant :

« En avant, mes amis, et vive à jamais la France ! »

Arrivé l’un des premiers au sommet de la brèche, le colonel, quoique blessé assez grièvement au cou, n’en continua pas moins de marcher en avant. Une barricade, à l’abri de laquelle les Arabes faisaient un feu meurtrier, barrait le passage. Comprenant de quelle importance il était de renverser cet obstacle, Combes, montrant du doigt la barricade à ses soldats, s’écrie :

« La croix d’honneur est derrière ce retranchement ; qui veut la gagner ?

— Moi ! » s’écrie le sous-lieutenant du 47e, Besson, qui, d’un bond, franchit la barricade en entraînant derrière lui ses braves voltigeurs. Presque au même instant, Combes, atteint mortellement, reçoit en pleine poitrine une balle qui lui traverse le poumon. Mais, dominant la douleur par l’énergie de la volonté et préoccupé avant tout de la pensée d’assurer la victoire, il dit aux soldats, qui l’entourent d’un air inquiet :

« Ce n’est rien, mes enfants, je marcherai bientôt à votre tête. »

Sûr enfin que toute résistance sérieuse a cessé, il quitte la brèche, et d’un pas ferme encore, se rend auprès du commandant du siége pour lui rendre compte du succès décisif des colonnes d’assaut.

« La ville ne peut tenir plus longtemps, dit-il avec calme, le feu continue, mais va bientôt cesser ; je suis heureux et fier d’être le premier à vous l’annoncer.