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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/337

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réussi qu’à demi ; aussi nous le voyons redoubler d’efforts, et, peu d’années après (mars 1801), il était nommé par un vote unanime chef des travaux anatomiques.

« Maître de cette position indépendante, dit le docteur Malgaigne, il ne tarda pas à apporter dans le service des dissections une discipline et une activité jusqu’alors inconnues. En quinze mois, il déposa, dans les cabinets de l’École, quarante pièces anatomiques relatives à toutes les parties des systèmes artériel et veineux. Il poursuivait des recherches d’anatomie normales sur les canaux différents, la rate, etc ; il multipliait les vivisections, etc. » En même temps, il professait un cours d’anatomie non sans succès quoiqu’il ne pût se dissimuler qu’il restait inférieur à Bichat et plus tard à Laënnec pour la science pathologique. Cette conviction sans doute contribua à le lancer dans une autre direction. Bien que nommé chirurgien de seconde classe à l’Hôtel-Dieu (1802), il s’était jusqu’alors assez peu occupé de chirurgie lorsqu’il fut amené par les circonstances à se vouer presque exclusivement à cette partie si importante de la science médicale. Devenu par le départ de Giraud, chirurgien-adjoint, il gagna à juste titre la confiance du chirurgien en chef Pelletan, qui se reposa sur lui d’une partie importante du service et lui donna ainsi l’occasion de se produire.

Sa position était déjà assez honorable pour qu’elle lui permît de faire un mariage avantageux ; il épousa Mlle de Sainte-Olive qui lui apportait en dot au moins 80,000 francs. Mais il se brouillait en même temps avec Boyer dont il avait demandé la fille, et qui ne lui pardonnait pas une rupture nullement motivée et aggravée