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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/38

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D’ASSAS ET DESILLES



I
D’ASSAS.


D’Assas (chevalier), natif du Vigan, était capitaine au régiment d’Auvergne. Pendant la nuit du 15 au 16 octobre 1760, il commandait près de Closter-Camp, en Westphalie, une garde avancée. Sorti vers l’aube pour inspecter les postes, il tomba tout à coup au milieu d’une division ennemie qui se glissait silencieusement à travers les bois pour surprendre l’armée française endormie dans ses campements. Le capitaine d’Assas se voit aussitôt entouré ; les épées et les baïonnettes se croisent sur sa poitrine, en même temps qu’une voix à l’accent impérieux et menaçant murmure à ses oreilles :

— Pas un cri, pas un mot, ou vous êtes mort !

Se taire cependant pour d’Assas c’était compromettre le salut de l’armée française que l’ennemi ne pouvait manquer de surprendre. Le chevalier l’a compris et il n’hésite pas ; d’une voix éclatante qui retentit dans les plus lointaines profondeurs du bois et que l’écho porte soudain aux avant-postes français, il s’écrie :

— À moi, d’Auvergne, voilà l’ennemi !