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Page:Bouniol - Les rues de Paris, 1.djvu/53

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tentèrent jamais ; il sut se contenter de peu, sa probité faisait son bonheur, les sciences ses plaisirs, et l’amitié ses délassements. »


II


L’impression que Bailly avait reçue de sa visite dans les hôpitaux et la constatation trop facile des énormes abus qui, par le laps du temps, s’y étaient introduits, tout probablement contribuèrent à l’entraîner vers les « opinions nouvelles » comme on disait à la veille de la révolution. Dans l’ordre social aussi, beaucoup d’abus existaient qui appelaient l’œil investigateur et la sollicitude de l’homme d’état s’il s’en fut rencontré alors un digne de ce titre soit dans les conseils de la couronne soit dans l’assemblée réunie d’abord sous le titre d’États généraux. Mais, parmi les honnêtes gens, il ne se trouvait guère que des utopistes ou des hommes à idées fausses, et politiquement peu pratiques comme Bailly, entraînés tout d’abord par un zèle sincère, mais non pas peut-être exempt de vanité et de présomption, à des exagérations dont ils comprirent la portée plus tard, s’ils la comprirent, et qui, par leur téméraire confiance, ne devaient pas tarder à tout compromettre.

Lors de la convocation des États généraux, Bailly, nommé d’abord grand électeur, fut élu député de Paris le 12 mai et le langage qu’il tint à cette occasion d’après ses Mémoires, prouve les sentiments qui l’animaient : « La nation doit se souvenir qu’elle est souveraine et maîtresse de tout ordonner…, ce n’est pas