Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/320

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France ou mieux à Paris. Par lettres patentes du 4 décembre 1402, Charles YI autorisa les Confrères de la Passion à ouvrir, dans l’hôpital de la Trinité, un théâtre où l’on jouait des mystères et des farces appelées sotties. De ce mélange du sacré et du profane résultèrent des abus qui firent fermer le théâtre. Mais les confrères obtinrent, en 1548, de le rouvrir et s’installèrent, rue Françoise, dans l’hôtel dit de Bourgogne, parce qu’il avait appartenu à Jean-sans-Peur. Plus tard, ils cédèrent leur privilège à une troupe nommée des Enfants sans souci qui devinrent les comédiens de l’hôtel de Bourgogne. En 1659, deux nouvelles troupes leur firent concurrence, celle de Molière qui était venue se fixer à Paris, et celle du Marais, installée rue de la Poterie, à l’hôtel d’Argent. Mais par l’ordre de Louis XIV, quelques années après, les trois troupes durent se réunir et ne formèrent qu’une société qui devint le Théâtre Français. L’Opéra, lui, fut constitué en 1G72, par lettres patentes accordées au musicien Lully. On connaît les vers de Boileau, un peu sévères peut-être, à l’adresse du musicien : Et touiî ces lieux communs de morale lubrique Que Lully réchauffa des sons de sa musique. La Bruyère dit de son côté, à propos de ce genre de spectacle alors tout nouveau : (c L’on voit bien que l’Opéra est l’ébauche d’un grand spectacle, il en donne l’idée. « Je ne sais pas comment l’opéra, avec une musique

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