Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/367

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CATACOMBES. 3o0 C’est en suivant ce plan d’une manière uniforme que nous avons tracé, ouvert et conservé au-dessous et à l’aplomb de chaque rue, une ou deux galeries suivant la largeur de la voie, de manière à diviser respectivement les quartiers, à isoler les massifs, à préparer la reconnaissance des propriétés, à déterminer leur étendue, à fixer leurs limites au-dessous de celles de la surface, à tracer, à plus de quatre-vingts pieds de profondeur, le milieu des murs mitoyens sous le milieu même de leur épaisseur, à rappeler le numéro de chaque maison exactement au-dessous de celui de la propriété ; enfin, je le répète, à établir un tel rapport entre le dessus et le dessous qu’on peut en voir et en vérifier la rigoureuse correspondance sur les plans de l’inspection. » On doit à M. Frochot, préfet de la Seine sous le premier Empire, d’importantes améliorations dans la disposition et l’arrangement des galeries et ossuaires qui ajoutent beaucoup à l’intérêt pour le visiteur. Nous citerons, après la chapelle, une curieuse collection pathologique où sont classés avec méthode toutes les espèces d’ossements déformés par quelque maladie. Une autre collection, dite minéraloglque, nous offre la série complète des bancs de terre et de pierre qui constituent le sol et les parois des Catacombes. On évalue à peut-être sept ou huit fois le nombre des vivants de la grande cité le total des individus dont les ossements reposent dans la ville souterraine. Le cimetière des Innocents, à lui seul, d’après ce qu’on calcule, dans une période de sept siècles, aura dû dévorer tout au moins douze cent mille cadavres. En 1780, un rapport constatait que a le nombre des corps déposés dans une