Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/374

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de vie que cette sainte fille pratiquait depuis plusieurs années, l’avait mise en grande réputation dans le public. Elle ne voulut toutefois user de son crédit que pour le bien des autres. Voyant toute la ville en émeute sur la nouvelle des ravages d’Attila, elle essaya de calmer les esprits de ses concitoyens. Elle les exhorta à mettre leur confiance en Dieu, à fléchir sa miséricorde par la prière et par le jeûne, à ne point quitter la ville, en les assurant qu’ils n’auraient rien à craindre et que Paris ne recevrait aucun mal. Plusieurs déférèrent aux paroles de la Sainte, mais il y en eut d’autres qui prirent occasion de sa prophétie pour conspirer contre elle et la faire passer pour une magicienne tandis que l’ennemi était prêt à fondre sur eux. La rage et l’animosité allèrent jusqu’à délibérer de quel genre de mort ils la feraient périr : si elle serait lapidée ou jetée à la rivière ; lorsque l’archidiacre d’Auxerre arriva à Paris et dissipa ce complot. (( Gardez-vous bien, dit-il^ d’exécuter un » dessein si criminel ; j’ai souvent ouï le saint évèque » Germain louer la vertu de cette fille devant tout le » monde. » « La suite justifia la prédiction de la Sainte ; Attila changea sa marche et n’approcha pas de Paris. » Cette ville, quelques années après, fut assiégée par les Francs que commandait Chilpéric. Bientôt les vivres manquèrent et la famine se faisait vivement sentir lorsque sainte Geneviève, s’étant rendue à Arcis- sur- Aube et à Troyes, en ramena plusieurs grands bateaux chargés de blé qu’elle fit entrer dans la ville à la vue des ennemis qui vainement tentèrent de s’y opposer. Chilpéric néanmoins s’empara de Paris dont il fît sa capitale et, quoi

SAINTE