Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/391

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DAME ET L’hOTEL-DIEU. 383 que l’on qualifiait du titre ào. Maître de la maison de Dieu. Au commencement du seizième siècle, l’hôpital ou l’hospice (car il fut longtemps l’un et l’autre) fut mis sous la direction des chanoines réguliers de saint Augustin et dès lors desservi par des sœurs dites angustines dont le nombre, dans le siècle suivant, s’élevait à plus de cent « occupées à soigner les malades de tout âge, de )) toute condition, de tout pays, de toute religion qui y » étaient admis » dit un écrivain du temps ; il s’en trouvait d’ordinaire plus de 3^000 sans les pauvres. Voici l’admirable portrait qu’un témoin oculaire (Helyot) nous fait de ces saintes filles : (( Le cardinal de Vitry a sans doute voulu parler des religieuses de l’Hôtel-Dieu lorsqu’il dit qu’il y en avait qui se faisaient violence, souftraient avec joie et sans répugnance l’aspect hideux de toutes les misères humaines et qu’il lui semblait qu’aucun genre de pénitence ne pouvait être comparé à cette espèce de martyre. (( Il n’y a personne qui, en voyant les religieuses de l’Hôtel-Dieu, non-seulement panser,

nettoyer les malades, faire leurs lits, mais encore, au plus fort de l’hiver, casser la glace de la rivière qui passe au milieu de cet hôpital, et y entrer jusqu’à la moitié du corps pour laver leurs linges pleins d’ordures et de vilenies, ne les regarde comme autant de saintes victimes qui, par un excès d’amour et de charité pour secourir leur prochain, courent volontiers à la mort qu’elles afirontent, pour ainsi dire, au milieu de tant de puanteur et d’infection, causées par le grand nombre des malades. » Grâce au ciel et à de continuelles améliorations, ce tableau dans certaines parties n’est plus exact et l’on ne res