Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 19.djvu/23

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PRÆFATIO.

est YaUtum-Samaii monachus ; cujus quidem narratio caleras, ut atate, sic et amplitudine antecellit ; res Alblgenses, saltim eas qua ante anuum 1218 gesta sunt, uno singulas tonore melius exsequens. Gravi damno estquàd eadem sincera et partium studio immunis Histoire dc dici nequeat, et qud notatur d Vaissetio Langued. t. III, censura, quantumvis acri, omnindsit assen-Ayert’M.

lendum. Petrus enim, eitm amoris, titmodii

p. H. * ’ * 10,110 ,mPetu rapitur, sui inter scribendum impotens,ulnihil non aut Simonis admirari, aut Raimundi Comilisque Fuxensiset sociorum, implacabilis osor .ecbecrari consuescat, c. iv, p !i-lo. De factis cl triumphis nobilis viri domini Simonis dicere ex professo instituit ; contumrlias, quotquot in usu sunt, fadissiiCas in llaimiindum omnes congesturus, hominem videlicet sceleratissimum, callidissimum, primogenitum Sathnuæ, peccatorum omnium apothecam ; alque,ubi tanta monachi .Sarnensis irie non sufficiunt ista de medio sumpta convicia, addit insulsiores adhuc sermonis argutias, Comitem Tolosanum vol

  • ro r„t,.<a>u,. ritando dolosanum, et de quodam ejus asc.

ix. p. H. secla exclamando : O virum, imô virus t.. i vi, |.. st^,|K.ssjmllm i Albigensium dum se historicum fnuncujmt, agit insectatorem ; quos si ostendat ‘rogis accrratim exitialibus impositos, ita C. lu |i t(i. .-«ingeniis spectantium gaudii meminit, ut eo ipse maxtmc frui videatur. Quid quoti sedi apostoliar, illis quandoque parcenti, propi’ non parcat, eamque Simonis rebus remissiiis inservientem tantum non vituperet ! Perinde ac authentica testimonia,ei arrident summoque in pretio sunt ineptissima quaque plebecula " commenta, dummodfi turpia Haimundo /lagitia affingant, vel ad majorem cruccsigna torum gloriam jmtrata miracula fabulentur. Plurima }>assim in hujusmodi historia sive prœtermitti aut celari, sive etiam adulterari, quis miretur, unde exuture, vel habitu protlire non suo, necesse fuerit omnia , quanlicumque momenti, rerum adjuncta , quibus aut Comes Tolosanus commendatus excusatusve haberetur, aut infensorum ei hoininum detererentur laudes, dedecora pdterent, vulgarentur dissidia ! Etiamsi tot vitiis, haud sanè minimis, urgeatur hic liber, nequaquam erit iis spernendus qui annalibus decimi-terlii seculi universis, belli Albigensis fieculiaribus, dihgenter pernoscendis incumbent. Acprimitm quidem auctor, ferventiiis partibus studet, eo incitatiori utitur dicendi genere, animum lectoris,quocumque voluerit,acturo. Sit latine scribendo inelegans et saepi’ mendosus, at certe vehemqnti spiritu afflatur ;neque est adeo informis, ut non illum identidem expoliunt versata quondam assidud manu veleeum exemplaria, pnecipui’ Horatiana, Ovidiana, ’e quibus, uti è Juvenali, nonnulla lulu-nter carmina excerpit. Altera majorque laus qud non sine injuria defraudaretur, hæc est,quod multas resaiUrcrumpartesmcmoricB (radulcrit,at dii omissas, scitu perutiles. Jure testem oculatum,cùm toquetd,tùm gnaritate, guerre est celui de Pierre moine de Vaux-Seraai : c’est aussi le plus étendu, le [dus détaillé, au moins en ce qui concerne les événemens antérieurs à 1218. Malheureusement on ne aaorott le donner pour très-fidèle, ni surtout pour impartial ; et ron est obligé de souscrire au Jugement sévère que dom Vaissète en a porté. Pierre est un écrivain passionné ; admirant partout Simon de Montfort, ne dissimulant nulle part le haine implacable qu’il a vouée à Raimond VI, au Comte de Fois, a leurs alliés. De son propre aveu, il n’écrit que pour célébrer les hauts faits et les triomphes de Simon : il épuise, en parlant du Comte de Toulouse, toutes les expressions injurieuses du langage commun, scélérat, perfide, premier-né de Satan, magasin de péchés, etc. ; et quand ces invectives vulgaires ne suffisent point à ses ressentiniens, il a recours à de plus déplorables jeux de mots : il appelle le Prince Toulousain, dolosanum ; il s’écrie, en désignant l’un des partisans dc ce Comte, fi virum, imfi virus pessimum !

Persécuteur de ces Albigeois dont il se

prétend l’historien, s’il les voit expirer entassés sur les bûchers, et s’il parle de la grande joie que ce spectacle excite, c’est en homme qui en partage tous les transports. Dans les occasions où la cour de Rome a pour eux quelques ménagemens, il la censure ; il ose presque la blâmer de soutenir si mollement les intérêts de Montfort. I.es contes populaires les plus mi si Tables deviennent à ses yeux des témoignages authentiques, lorsqu’il s’agit ou de crimes imputés à Raimond VI, ou de prodiges opérés en faveur des croisés. Que les omissions, les réticences, les infidélités, soient fréquentes dans une telle histoire, on ne peut s’en étonner : tout ce qui {MMivoil relever ou excuser le Comte dc Tououse, ou bien rabaisser tant soit |>eu ses intraitables ennemis, en étoit exclu de plein droit, au risque d’écarter ou d’altérer les détails les plus importans.

Malgré de si graves défauts, ce livre mérite à plusieurs égards l’attention de quiconque veut étudier avec soin les annales du treizième siècle, et spécialement l’histoire de la guerre albigeoise. D’alxird, la partialité même de l’auteur donne de la verve et de l’entraînement à son style. Si d’ordinaire sa latinité n’est pas élégante ni même correcte, du moins il écrit avec véhémence ; et d’ailleurs on s’aperçoit qu’il a lu quelques anciens ouvrages classiques, particulièrement ceux d’Horace, d’Ovide et de Juvénal ; il les cite plusieurs fois. En second lieu, il y auroil de l’injustice à ne pas lui tenir compte de certaines descriptions et d’un assez grand nombre de |>articularités curieuses qui ne se rencontrent que dans son ouvrage, et qui offrent une instruction véritablement historique. On ne [ieut sYm(lécher d’y reconnoilre le langage et les connoissances d’un témoin oculaire, trop peu désinté-