Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 19.djvu/77

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EPITOME RERt’M GESTARUM

bitis, erat municipiorum, priscis ex institutis quadantenks revigescentium. Perstabat longé minacior prirpotens dgnastarum audacia, <juamvis tot passa clades, tot infracta detrimentis prop- quotidianis. Son ruderibus tantum, sed etiamnum vivis feodulis imperii ramusculis rura cum incolis omnia intercludebantur ; nullamque aliam vim istd tragis aut conspicuam aut actuosam agnoveris, puliticum Eraru’iœ corpus his temporibus sive rrgenlebi sire moventem. Quae injuste occupaverat, légitimé possessis componebantur : privilegia quibus su/terbiebal jiubhcis populi institutis et lantumnon moribus inhaerebant. Mullo plures huic potestati quàm rrgiw stationes erant, plures cnpur in aciem educendtv. Ilicee ille Philippus qui dgnastarum hostis habetur, praeijoh tamen impetu ab eis descivisse cavit, quos deprimi simul et molliter haberi inlcreial ; caub que il miniis i/uàm fortiter se ab iorum insidiis u sisve constituit tutissimum. Periculosa plenius uletr opus fuisset, pertinaci cum tertia pon stute, regali frequenter infinsa, contentione decertare ; pnrsertim r.i rrcente suminum pontificatum Innocrntigj jineslatis cujus ingenium Europa toti proterat, cunctas regebat ecclesias, et unique ciet icor um ordinem ac hujus openi populos in mini consuetudinem inducebat, ut tu ul lutu, ii..a sancta sedts, imjwrium sujiremum i alce i sq ue praeellens revererentur. Cessere animi regit affectus imprtusque pontificiis t..mis el imprecationibus. Plurimis profecto w uiinihiis tnn.x itnisque meritis fuerat Regi ui-tneta subditorum observantia, uppignet u ‘um obsequtum ,■ qui jiotueril exteri i, quem non semel contempserat, principi im huinilcm, sme gravi damno , mori gerere. Mullas ad eum Innocentius Icilius epistola ■, misit, quarum quinque Itcgem chris-Iimissimum expressis verbis salutant, omn-s autem, superbo formularum apparatu, It. gi gradum inferiorem, Pontifici supremum adsigimnt. Qiinndoqur quidem fit ut qutr p. roussit Philippus sanciantur frdvta, eique Prona benevolentium aut optanti polliceatur ont pre, nnti annua/. Exempli gratia, voncedoiitur. attamen restricti’, quintam ecclesiasti, .r immunitates quas jiro domo famulis sms senibus destinata postulai erat. Sed quanto i retînmes sont ad eum imperiosce, expr. brutrivrs,objurgatoria, epislobe ’Jubetur /ngrburgitn rerocure, Agni trm dimittere, . um Richardo mire pacem vel saltem indui mi quinquennales, suscepit !cruce ad Terram-Sanctam proficisci, bellam Dccitanis indi- .me /nfi cticis, Petri de Castro noro uiquis itor is lu-crin ulcisci infandam ; et semper i.. res procedit, ul Tramite Rex imperanti Poi.hfi, i Romana deminn obtemperet. .rqtiaquum ille dirimi a/flatus spiritu ad cajKSondii sacca hrllu rapitur ; nec c/mm est pvoprni indole mettais Albigcnsium insectator : sed ipsum non decebat fanaticis .pios Roma ciebat motibus obniti. Suite remarquable,consistait dans les corps municipaux, antiques institutions qui reprenaient quelque vigueur. Isa féodalité demeurait bien plus menaçante, malgré tant d’échecs el de dommages qu’elle ne cessoit d’essuyer : ce u’étoient point ses débris, mais ses rameaux toujours vivaces, qui couvraient el enveloppoient toutes les portions rurales du territoire et de la population ; elle étoil encore ce qu’il y avoit de plus visible et de | lus actif dans I organisation politique de la Frauce. Ses usurpations se confondoient avec les droits sacrés de la propriété ; scs privilèges el ses pratiques, avec les habitudes et presque les mœurs de la nation. Elle oecupoit en France bien plus de postes que la royauté ; elle aurait pu disposer de bien plus de forces militaires, (le Pliilip|>e-Auguste qu 011 représente comme son ennemi, s’est bien gardé de se séparer d’elle |>ar une rupture éclatante : il a senti à-lu-fois le besoin de lallbihlir et celui de la ménager ; il a mis au moins autant de prudence que d’énergie dans les mesures qu’il a prises pour se préserver de ses atteintes. Lue lutte opiniâtre contre une troisième puissance, souvent riv ale delà sienne, eût été bien plus périlleuse encore, surtout sous le pontifical d’innocent III, dont le génie domiuoil l’F.uro|)e, régissoit toutes les églises, en-Iraiuoil en tout lieu le clergé, et, par le clergé, les peuples, à ne reconnoitre |>our souverain que le saint-siége. Philippe lit eeder ses penchans |>crsonnels, ses passij>*tx-îès plus vives , aux menaces et aux anathemes d’innocent. H lalloil que le Roi eût acquis dans l’intérieur de la France bien îles litres au rtsjjwl et à l’ol>éissancc de ses sujets pour s’abaisscr impunément devant un pouvoir étranger qu’il avoit d abord bravé. Innocent III lui a écrit plusieurs épitres, dans cinq desquelles il le qualifie evpresvmeut de Roi tres-chretien, mais qui toutes, |>ar le caractère allier de leur forme, l’avertissent île l’infériorité de son rang et de la suprématie du jKiiilife. Ouelquelois 011 daigne légitimer les traites qu’il a souscrits, lui promettre de la bienveillance, condescendre à ses désirs, exaucer ses prières On lui octroie, |>ar exemple, non sans restriction pourtant, certaines i’idcmnilcs ecclesiastiques demandées jiar lui |x>111 une maison qu’il destine à ses vieux serviteur-. Plus souvent ou ne lui adresse que des injone ions, des reproches, des réprimandés : 011 lui ordonne de re- •rendre Ingeburge, de renvoyer Agnes , île faire a paiv, ou au 1111 mis une trêve de cinq ans, avec Richard ; de se croiser, de partir pour la Tcrrr-Saiule ; de declarer la guerre aux hérétiques du I-anguodoc ; île venger la mort de l’inquisiteur Pierre de ( laslelnau ; el toujours il finit par obéir aux eoinmandeineiis du chef de l’église, t e 11’est [joint l’enthousiasme religieux qui l’cntrainc a prendre part aux evpeditums en Palestine ; il n’est pas non plus un 1res-/de |« i stviilcur des Albigeois : mais il ne lui convient pas de résister aux moiivemeits [inpiil.ui es que la cour de Home 1111 Iirinie. Il eut bien iineuv aime installer son bis sur e triiiied Angleterre : il renonce néanmoins, après d’inutiles tentatives, a cette entreprise ; il lemt méine île la désavouer, au risque il alliiiblu ainsi raseeudanl qu’il avoil aeqmsen Europe durant les trente sept premières années de son règne, et que la