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offre tous les caractères de la race mongole ; l’autre, au contraire, rappelle le type européen par la forme du nez et des yeux, la coupe du visage, la nuance de la peau et l’abondance de la barbe. D’après Siebold, ce dernier type semblerait être le cachet de l’aristocratie coréenne. On a prétendu que cette dualité du type, un type tout à fait caucasique à côté du type mongol, est un fait commun à toute la ceinture d’iles qui couvrent les côtes orientales de l’Asie, depuis les Kouriles jusqu’à Formose, et même jusqu’à la zone orientale de l’Indo-Chine.

D’après M. Chaillé-Long-bey, « le Coréen au point de vue ethnique, a peu ou rien de commun avec ses voisins les Chinois et les Japonais. Il est un composé, sans doute, des envahisseurs venus du plateau ; et, en lui, le sang hun, kitan, mongol, tartare et turc, se trouve mélangé avec celui des arborigènes. Dans cet ordre d’idées, poursuit M. Chaillé-Long, je suppose que les races venues des îles Aléoutiennes et des continents polaires ont fourni leur contingent dans la composition du Coréen[1]. »

Les matériaux qui ont servi à la présente étude, les premiers de cette nature, croyons nous, qui aient été relevés dans ce pays, sont dus exclusivement à l’un de nous que des circonstances spéciales ont particulièrement favorisé pour ce genre de recherches, toujours fort difficiles dans les contrées d’Orient, et plus encore d’Extrême Orient. Cette étude a porté sur cent-treize sujets mâles, hommes faits, pour la plupart, sans anomalie ni difformité. Tous sont Coréens, habitent le Kyeng-Ki-To (province de Seoul), et appartiennent à trois localités principales : celles de Chang-Tari, (dix-huit sujets), de Ma-hpo (cinquante-trois sujets) et de Seoul (quarante-deux sujets). Ce sont des habitants des villages situés près du tracé du chemin de fer, et ils sont employés aux travaux de la voie. Ils peuvent être regardés comme de très bons types. Tous sont cultivateurs et par conséquent gens du peuple ; cela est à considérer, dans un pays où les castes sont très tranchées.

Nous résumons dans les pages qui précèdent les mensurations

1. La Corée par le colonel Chaillé-Long-bey (Annales du Musée Guimet, t. XXVI, p. 12).

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