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la lune. Dans la lune, on voit des ombres, des montagnes et des fleuves.

« (Pour le peuple, pour les femmes, le ciel est rond, la terre plate et carrée ; le ciel est mobile autour de la terre qui reste fixe.)

« Le ciel s’abaisse au nord-ouest et la terre au sud-est ; dans la mer de l’est, il y a un trou infini, dans lequel toute l’eau du monde s’engouffre.

« À l’orient, il y a un grand mûrier, sur lequel est un coq doré qui chante pour faire lever le soleil ; au couchant il y a un grand lac dans lequel il se plonge. »

Les Coréens associent encore le ciel (rond) au principe mâle, et la terre (carrée) au principe femelle. Quand ils portent le chapeau de deuil, si c’est pour un homme, la monture intérieure du chapeau, à laquelle s’attachent les brides, est ronde (en bambou recouvert de papier) ; si c’est pour une femme, la monture est carrée. Le bâton de deuil que les membres de la famille tiennent en main à l’enterrement est rond quand il s’agit du deuil d’un homme, équarri pour celui d’une femme.

Voici, pour terminer, la légende du lapin qui habite la lune :

Il y avait autrefois, en Chine, un célèbre tireur d’arc. Il avait préparé des médecines qui devaient lui donner l’immortalité. Pendant une absence qu’il fit, sa femme lui vola cette médecine et l’absorba pour devenir — elle aussi — immortelle. Elle se trouva alors subitement transportée dans la lune, où elle habite depuis le palais de Kouan-hane. Le lapin blanc lui appartient et prépare sans cesse, pour elle, des poudres merveilleuses. La lune est encore habitée par un génie Ho-Gan, qui est cons-