Page:Bourdaret - En Corée.djvu/323

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lieu et des gens, l’odeur infecte de la cour ; je dois ajouter cependant, pour bien montrer mon impartialité, que j’ai habité des auberges yunnanaises qui ne le cédaient en rien à celles-ci.

Nous voici donc devant l’auberge de Pa-tjou où j’ai décidé de m’arrêter. Heureusement j’ai choisi la maison où s’arrête le « mapou » à chacun de ses passages dans le village, de sorte que nous nous trouvons presque en pays de connaissance.

En ce moment, l’entrée est encombrée par quelques indigènes accroupis sur le seuil, la pipe aux dents, vêtus de blanc franchement sale ; ils sont entourés par les chiens et les cochons de l’auberge qui hurlent, grognent à notre approche insolite, laquelle effraie encore le coq et les poules.

Nous pénétrons dans une cour centrale, non couverte, qui reçoit toutes les eaux de pluie en outre de celles de la cuisine et de l’écurie.

Tout autour limitant le carré de la cour sont des bâtiments, des hangars couverts de chaume.

Derrière l’auberge, un jardinet où poussent des choux, des navets, des haricots, et un petit édicule, peu confortable, complètent l’ensemble.

L’hôtelier cesse la conversation qui l’absorbait et vient à notre rencontre. C’est généralement une des notabilités de l’endroit. Ceci explique la présence des quatre ou cinq bons apôtres qui viennent lui tenir compagnie en lui fumant ses pipes pendant qu’il surveille les allées et venues de ses serviteurs et des « mapous » occupés au pansage de leurs chevaux, au milieu de la cour.

Tandis que mon personnel case chevaux et bagages, gesticule et discute avec l’hôtelier, examinons un peu notre demeure momentanée.