Page:Bourdaret - En Corée.djvu/97

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les sacrificateurs (des sorciers) récitent dévotement les prières. Au-dessus de l’autel flotte une bannière sur laquelle sont inscrits les noms des maîtres du ciel.

Ces O-bang-tchang-goun sont les dieux tutélaires des villages. Ils détournent de ceux-ci les esprits errants et malins, qui rôdent aux alentours, dans les vallées. Leurs fétiches sont nombreux, et placés par groupes à l’entrée et à la sortie des bourgs, des hameaux, des vallées. Mais il semblerait, cependant, qu’en divers endroits, ils sont délaissés, car ils jonchent le sol, et seront employés probablement un jour comme bois de chauffage.

Placés — comme nous l’avons dit — à l’entrée des villages et des vallées, ces fétiches sont souvent précédés d’une longue perche plantée en terre, et au sommet de laquelle est fixée une racine d’arbre grossièrement taillée en forme de canard. Cet oiseau est l’insigne des généraux. On leur offre des sacrifices au printemps et à l’automne. Ces images, appelées aussi Tsou-sari (rangée de soldats) sont grossièrement sculptées dans des poteaux en chêne ou en pin. Elles représentent des figures humaines monstrueuses, quelques-unes couvertes du chapeau de mandarin à ailettes. Des bras sont quelquefois rapportés et fixés sur les côtés du poteau, ainsi que le nez et les oreilles. Ils portent — en outre — en caractères sculptés ou écrits, la distance de la localité du chef-lieu. Ils servent donc, en même temps, de poteaux indicateurs. Mais il faut les distinguer des Tchang-seung qui sont — eux — réellement et spécialement des poteaux indicateurs sans caractère fétichiste, plantés isolément, non en groupes, et qui sont identiques aux Tsou-sari. Ce sont des poteaux