338 GRANDS CA PITAINES ESTRANGERS
il faut que ce soient des harquebuziersitrès bons et triez sur le vollet’ (comm’on dict), et sur tout conduictz. i’
Sur quoy j’en fis un jour ce conte à ce grand-*feu M. de Guyse dernier*, qui le trouva très beau et bon ; et se mettant en discours avecques moy, m’en faisant cet honneur, me dist qu’il y songeoit fort, et que c’estoit un vray moyen pour attraper et deffaire un bataillon de cinq ou six mille Souysses, qui font tant des mauvais, des braves et des invincibles quand ilz sont sarrez dans leur gros. Et me dist que, -pour bien pratiquer cet exemple que je viens alléguer.sur ceste bataille, il voudroit avoir quinze cens jeunes soldatz, pratiquez un peu pourtant, Basques, Biscains, Provançaux, Biarnois, Gascons et Espagnolz, bien légers de viande et de graisse, maigre fus, dispots et bien ingambes, et vol lassent des piedz (comme l’on diet), point de mousquets sur eux, sinon de bonnes barquebuzes de Milan, pas trop renforcées pour la pesanteur, mais assez modérément renforcées et beau calibre, de bonne trempe pour ne crever ; car il vouloit sur tout que la poudre fust bonne et fine pour bien tirer d’assez loing et faire bonne faucéell ; sur tout aussi point d’espées au costé de peur d’un embarras, empeschan-1. « On appeloit volet le couvercle d’un pot ou de quelque autre vase où l’on serroit des pois ou d’autres légumes. De là est.venue cette façon de parler proverbiale : Trié sur le volet, parce qu’avant de mettre bouillir les pois qu’on tiroit du pot où on les gardoit, on les trioit ou épluchait sur le couvercle ou ¢›olet. » (Dictionnaire de Trévoux, article Vouzfr.)
2. Henri de Guise, assassiné à Blois en 1588. 3. Faire bonne faucée, fausser ou pour mieux dire percer les armures. -
