Page:Bourdel, Charles - La science et la philosophie.djvu/17

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siste vraiment sa supériorité sur ceux qui l’ont précédé, et puisque c’est la science qui a pu nous en montrer la fausseté ou l’insuffisance, qu’est-ce que la science?

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Prenons un exemple familier. Une torche, une lampe brûle, et nous éclaire de sa flamme : voilà un fait. Mais pourquoi brûle-t-elle? Qu’est-ce que la flamme? À cette question les anciens physiciens répondaient en disant qu’une torche brûle par suite de la présence d’un élément subtil, le feu, sorte de principe divin répandu dans les choses, source à la fois de chaleur et de lumière, se manifestant tantôt sous la forme bienfaisante du soleil, tantôt sous la forme malfaisante de la foudre. Le feu est un être et joue dans le monde le rôle d’une divinité tantôt propice, tantôt hostile et courroucée. De cette explication au culte du soleil considéré comme le père et le générateur de tous les êtres, Il n’y a qu’un pas, et ce pas est vite franchi par l’imagination encore neuve des hommes primitifs. Expliquer tous les phénomènes naturels, le jour, la nuit, les vents, les orages, etc., par autant de divinités, autant d’êtres animés ayant comme l’homme des intentions, des volontés,